Conditions générales, conditions particulières... on s'y perd un peu. Les assureurs de la tournée de Johnny Hallyday ont normalement tout prévu en cas de maladie du chanteur et d'annulation des concerts.
Dans les conditions générales, en cas d'annulation, l'assurance rembourse les frais engagés qu'on ne peut pas récupérer comme les frais de location de salles et de matériel ou les cachets de l'artiste. Les cas de maladie sont listés à la fois dans les conditions générales et les conditions particulières. Il arrive en effet, qu'un artiste se casse le pied mais décide de poursuivre sa tournée sans l'annuler.
Dans le cas de Johnny, le contrat devrait prévoir que, s'il n'est pas remis sur pied dans un délai précisé dans les conditions particulières, la tournée est annulée et l'assurance rembourse. Certains assureurs spécialisés proposent en plus de rembourser les frais de report de la tournée et même de prendre en charge la marge qu'aurait réalisé le producteur, en l'occurrence Jean-Claude Camus.
Jean-Claude Camus avait indiqué lui-même cet été que la tournée était assurée pour 30 millions d'euros, dont dix pour les deuxième et troisième parties, de fin septembre à fin novembre puis de début janvier à mi-février. L'arrêt de la tournée déclencherait son indemnisation par les assureurs à hauteur de plusieurs millions d'euros, pour peu que la cause de l'annulation, en l'occurence une hernie discale, ne fasse pas l'objet d'une exclusion dans le contrat d'assurance.
Car dès lors que le dossier médical mentionne une fragilité particulière, "elle sera exclue ou les garanties seront limitées d'une manière ou d'une autre", explique Chris Rackliffe, assureur spécialisé. Omettre, volontairement ou non, une maladie, une opération ou une lésion, fait courir à l'artiste le risque de ne pas être indemnisé. Or, si les hanches de Johnny Hallyday, toutes deux opérées durant les années 80, étaient déjà sous surveillance, on ne lui connaissait pas de problèmes de dos.
Les premières références à une hernie discale ont été faites par le chanteur lui-même quelques semaines avant son opération du 26 novembre. Mais l'avocat du chirurgien Stéphane Delajoux, qui a opéré l'artiste, a jeté le trouble vendredi en évoquant une première intervention pratiquée en 2008, "sans rapport direct avec la dernière intervention en date". Une première opération du dos pourrait avoir incité les assureurs à exclure, partiellement ou totalement, ce risque des garanties.
Sans exclusion, le producteur serait alors indemnisé, même en cas de soupçon d'erreur médicale ou de faute du chirurgien, les assureurs ne pouvant se retourner que dans un second temps contre le praticien.
Dans le cas d'une mise en cause judiciaire d'un des médecins, l'affaire donnera lieu à une bataille d'experts. Le Docteur Delajoux exerçant en libéral, il possède une assurance en responsabilité civile professionnelle. Ce qui le couvre lui, mais prend également en charge l'indemnisation de la vitcime, jusqu'à un certain montant là encore négocié dans le contrat d'assurance.
De manière générale, l'assurance des artistes de plus de 65 ans - Johnny en a 66 - est plus complexe et surtout plus onéreuse que pour les chanteurs dans la force de l'âge. Les primes d'assurance, qui oscillent entre 1 et 2% du montant assuré pour des artistes jeunes sans risque particulier, dépassent systématiquement 3 ou 4% après 65 ans et peuvent monter jusqu'à 10% dans les cas les plus extrêmes.
> Johnny Hallyday est sorti du coma