Séraphine, le film qui avait décroché sept César en 2009, est bien une œuvre de plagiat, selon la justice. Le Tribunal de grande instance de Paris a en effet condamné vendredi le producteur et le scénariste du long-métrage, pour avoir repris, parfois mot pour mot, quelques extraits du livre Séraphine de Senlis, une biographie d’Alain Vircondelet.
Neuf empreints "au mot près"
Historien, l’auteur est un spécialiste de la peintre du XIXe siècle. Il avait assigné l’équipe du film il y a quelques mois, identifiants "35 emprunts" à son livre dans le scénario de Séraphine.
La justice a finalement relevé "neuf cas précis pour lesquels on note une similitude dans la formulation employée, parfois au mot près". Elle a ainsi jugé qu’"en reproduisant ces passages de cette œuvre dans la première version du scénario du film Séraphine sans autorisation préalable, la société TS Productions et Martin Provost ont commis des actes de contrefaçon".
Plus de 50.000 euros d’amende
La peine est lourde pour la société de production et le scénariste. Ils doivent ainsi payer une amende de 25.000 euros à Alain Vircondelet "en réparation de l'atteinte portée à son droit moral d'auteur", et 25.000 euros à Albin Michel, qui a édité le livre, "en réparation de l'atteinte à ses droits patrimoniaux".
Ils devront également verser 6.000 euros à l'auteur et autant à son éditeur, au titre des frais de justice. Le tribunal a aussi ordonné la publication du jugement dans trois journaux ou magazines du choix des demandeurs, aux frais du producteur et scénariste.
La justice a en revanche rejeté la mesure d'interdiction du long-métrage qui avait été sollicitée, car "seule une version du scénario est contrefaisante, et non le film".