Le vétéran d’Hollywood ne se "fatigue jamais de ce métier". Steven Spielberg, cinéaste légendaire et président du jury du 66e festival de Cannes qui s’ouvre mercredi, a estimé sur Europe 1 que le piratage des films avant même leur sortie, "plus d’un ennui", était "vraiment une artère qui est tranchée". Le phénomène n’est pas nouveau selon lui : "il a toujours été facile d’aller dans une cabine de projection la nuit et lorsque le cinéma était fermé, de faire une copie illégale d’une pellicule et de la vendre à l’étranger".
"La traque s’améliore". Steven Spielberg est toutefois plutôt optimiste : "je pense que la technologie va nous aider plutôt que de nous jouer des tours" : on "trouve maintenant des façons de retrouver la trace, comment un film se retrouve illégalement sur internet". Au final, au moins aux États-Unis, "la traque s’améliore", même si le piratage "reste un problème".
Une Palme d'or scandaleuse ? "Pourquoi pas !". Être président du jury à Cannes, c'est pour lui "un honneur", qu'il reçoit avec "une immense gratitude". Interrogé sur la possibilité que la Palme d'or crée un scandale, Steven Spielberg répond : "Pourquoi pas ! Cela ne me gêne pas".
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"Jamais envie d’arrêter". "Si je tombe sur une bonne histoire, pour moi, c’est tout ce qui suffit : ce sera mon prochain film", confie encore le réalisateur, pour qui "rien ne vieillit" et qui n’a "jamais envie d’arrêter" ce métier. Cette prochaine "bonne histoire" pourrait bien être la sienne : "ma sœur et moi raconteront peut-être l’histoire de nos enfances", confirme Steven Spielberg, avant d’ajouter : "ce sera projeté à Cannes, et nulle par ailleurs". En revanche, il n’est pas prêt à raconter en film certains événements récents. "L’actualité, c’est l’actualité et il faut une période de recul entre un événement et son récit cinématographique", estime le réalisateur, âgé de 66 ans.
Des films français "intimes". Ce que Steven Spielberg aime dans le cinéma français, "c’est qu’on peut dire des choses extraordinaires à cœur ouvert, sans avoir peur de quoi que ce soit". Pas comme aux États-Unis, où "si on fait cela, on estime qu’on est trop sentimental". "Alors que les Français ne sont pas sentimentaux en tant que tels, leurs films sont très intimes, tellement personnels, ils parlent du fond du cœur", juge celui qui a fait tourner plusieurs acteurs de l’Hexagone. A commencer par François Truffaut, dans Rencontres du Troisième Type, en 1977, un acteur "très facile à diriger". "François Truffaut est probablement l’un des cinéastes plus observateurs que j’ai rencontré", se souvient Steven Spielberg.
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Encore de "très grands producteurs" à Hollywood. Interrogé sur l’état du cinéma américain, Steven Spielberg estime qu’il y a "quand même de très grands producteurs à l’œuvre aujourd’hui". "Le producteur doit être le partenaire du réalisateur dès le départ", souligne le cinéaste, évoquant notamment sa relation avec la productrice Kathleen Kennedy. "Lorsque c’est la hiérarchie du studio qui demande au producteur de diriger le réalisateur, un producteur exécutif fait parfois plus de dégâts", note tout de même Steven Spielberg.