Starbuck. Drôle de pseudo, mais qui prend tout son sens quand on se souvient qu’Hanoverhill Starbuck est le nom d’un taureau canadien, père de centaines de milliers de veaux grâce à des programmes de reproduction artificielle. David Wosniak, l’excellent Patrick Huard, héros du film, lorsqu’il décide de vendre son sperme à une clinique de fertilité, ne pouvait décidément pas mieux choisir son pseudonyme… Cet "adolescent de 42 ans" découvre un beau jour qu’il est le géniteur de 533 enfants, qui ont tous entre 18 et 20 ans.
Et sa très nombreuse progéniture veut connaitre son père biologique.
David Wosniak , alias Starbuck, préfèrerait lui ne pas savoir qu’il est effectivement le père de 533 enfants :
A l’époque de sa vie où il découvre qu’il est un géniteur aussi...efficace, l’antihéros David Wosniak, boucher de père en fils, issu d’une famille polonaise, apprend également que sa copine Valérie est enceinte de lui. Il se retrouve brusquement à l’heure de faire des choix.
Assisté de son meilleur ami avocat (Antoine Bertrand, hilarant dans ce rôle digne de plusieurs personnages de série combinés), Starbuck tente d’abord de conserver coûte que coûte son anonymat, mais il est rapidement rattrapé par un désir contradictoire : celui de devenir père pour "mettre de l’ordre dans sa vie".
David Wosniak prend conscience de son désir de paternité, une envie dont son ami tente de le dissuader.
"La paternité ressemble à une comédie dramatique"
"L’idée de Martin Petit, mon coscénariste, était un bon point de départ pour réaliser une comédie mais aussi pour explorer le thème de la paternité sous toutes ses facettes" explique Ken Scott. "La paternité a beaucoup changé ces dernières années et on voulait vraiment aborder cette question de façon ludique".
A travers la trame émouvante du film, le réalisateur s’attaque ainsi à des sujets sérieux avec un vrai sens du comique : la paternité, le don de sperme, ou encore celui de la famille et de ses multiples formes.
Valérie craque à son tour, alors qu’elle attend leur bébé :
Si David Wosniak commence par refuser ce rôle de père imposé, il va pourtant se prendre au jeu. En douce, le héros part à la rencontre de quelques uns de ses nombreux enfants biologiques "parce qu’il se sent malgré tout leur père" précise Ken Scott.
Avec beaucoup d’humour et de tendresse -qui frôle parfois la sentimentalité- le réalisateur le place dans un maximum de situations où il se trouve obligé d’agir comme un père. Ken Scott a choisi des archétypes d’enfants. "Dans le scénario, les enfants étaient même identifiés de la sorte : la Droguée, l’Homosexuel, l’Handicapé, l’Acteur" précise t-il, afin qu’à chaque fois pour David, "être père prenne une nouvelle signification".
Lors d’un week-end, il va découvrir ses enfants –l’occasion d’une émouvante photo de famille :
Quand vient le moment de son éventuelle sortie de l’anonymat, David Wosniak se retrouve confronté à un autre problème : celui d’avoir à assumer l’image de STARBUCK aux yeux de tous.
La question éthique émerge brutalement, alors que la presse s’empare de l’affaire.
Le remake américain en préparation
Le film, qui a rencontré un franc succès au Québec, sortira bientôt dans sa version américaine.
Ken Scott a déjà rencontré Spielberg et Dreamworks, qui ont fait l’acquisition de son scénario. Cas de figure unique : c’est Ken Scott en personne qui en assurera la réécriture et qui se chargera du tournage. Le réalisateur a d’ailleurs déjà soufflé le nom de l’acteur principal : Vince Vaughn.
Le film a remporté, entre autres, le prix spécial du jury au Festival de comédie de l’Alpe d’Huez. Malgré la touche de bons sentiments, Ken Scott réalise un film particulièrement drôle (avec en prime, pour nous Français, le délicieux accent québécois), émouvant et original.
Starbuck , disponible en DVD, Blu-Ray et VOD. Un film Europe 1.