Du cognac datant d'avant la Révolution française, des Puligny Montrachet de Jean-Marc Boillot, des Pommard, des Vosne Romanée, des Nuits-saint-Georges, des Château Cheval Blanc (1949, 1966) ou encore des Vouvray Haut Lieu Huet : 18.000 bouteilles de la cave de l’un des plus anciens restaurants de Paris, la Tour d’Argent, ont été vendues lundi et mardi lors d’une vente aux enchères aux Salons Hoche, à Paris. La vente a rapporté 1.542.767 euros.
Grande particularité de ces vins : la provenance des bouteilles était garantie puisque les vins n'ont fait qu'un seul voyage, du producteur à la cave. Ce qui évite les faux, qui sont légion, mais aussi des vins transportés ou conservés en dépit du bon sens, augmentant ainsi le risque qu'ils soient abîmés.
Les ventes se sont envolées. Six bouteilles de Vosne Romanée (bourgognes rouges), datées de 1988, sont parties à 5.100 euros, alors que leur estimation de départ tournait autour de 2.750. Deux bouteilles de Vouvray de 1919 ont été adjugées à 600 euros (prix de départ : 280). L'un des records de la vente vient des vins blancs de Loire. Plusieurs lots de Vouvray "Goutte d'or" de Foreau, datés de 1990, se sont arrachés à 2.700 euros, alors que leur estimation était de 325.
Le clou de la vente, un cognac datant de 1788, a été vendu 25.000 euros. L'acheteur pensait boire le précieux breuvage avec quelques amis, mais des connaisseurs l'en ont dissuadé, a-t-il expliqué au micro Europe 1 d'Antonin Amado :
Une partie de la recette de cette vente sera reversée à l'association Petits Princes, qui aide les enfants malades à réaliser leurs rêves.
Que les clients du mythique restaurant se rassurent : aucune référence ne va disparaître de la carte des vins, impressionnant bottin relié pesant huit kilos. L'immense cave - grande de 1.200 m2 sur deux étages et qui est l’une des plus vastes au monde -, compte 15.000 vins différents pour un total de 440.000 bouteilles. L'objectif de la vente était de faire un peu de place, en allégeant le stock, selon André Terrai, patron de ce restaurant fondé au XVIe siècle. De quoi permettre au sommelier David Ridgway de faire évoluer et de renouveler sa cave, même si le choix n’a pas été simple à réaliser. "C'est difficile de choisir parmi ses enfants lequel doit partir, ça fait un peu mal au coeur", avait-il expliqué avant la vente.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.