Le rideau se lève sur ce qui aurait dû être le point d’orgue de la traque menée par le commissaire Mattei (Daniel Auteuil) contre un gang de braqueurs de banques. Il a placé ses hommes en embuscade à la sortie du bâtiment, près à les cueillir.
Mais rien ne se passe comme il l’a voulu. Ses plans sont contrecarrés par un sniper (Mathieu Kassovitz) à la solde du gang qui couvre ses hommes et leur permet de fuir. Tandis que le commissaire se lance à leur poursuite, la blessure d’un des braqueurs oblige pourtant le groupe à se cacher chez un médecin véreux (Olivier Gourmet).
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La chasse à l’homme qui s’ouvre alors structure l’intrigue et fait peu à peu apparaître un triangle meurtrier d’envergure : un commissaire dépassé, abimé par un deuil mal-cicatrisé ; un tireur d’élite, ancien déserteur d’Afghanistan mystérieux et méthodique ; un médecin, qui va s’avérer plus ambivalent qu’il n’y paraît.
Très vite, les fils s’entrecroisent, les affaires privées se mêlent aux autres et le film navigue entre les genres : polar sombre, film d’action et thriller psychologique.
"Explorer les zones d’ombre"
"J’adore explorer les zones d’ombre" confie Michele Placido. "Dans Le Guetteur, je voulais confronter ceux qui, à première vue, sont les bons et les méchants, et questionner le spectateur sur celui qu’il estime être le véritable coupable". A ce jeu, les acteurs excellent et brouillent les pistes avec talent : Kassovitz notamment, se refait une santé cinématographique dans la peau d’un tireur d’élite sombre et charismatique, et Olivier Gourmet ravit dans le jeu d’un homme plein d’ambiguïtés.
La frontière entre Bien et Mal n’a pas la netteté d’un coup de canif. C’est en substance, ce que nous signifient les personnages du Guetteur, au fil de l’intrigue, alors que leur complexité affleure et que leurs failles se révèlent. "Être du bon côté ne veut finalement pas dire grand-chose" résume Mathieu Kassovitz, qui conclut "C’est vraiment un film sur la violence entre les hommes."
Découvrez l’interview de Mathieu Kassovitz qui revient sur le tournage au micro de Nikos Aliagas :
Sombre et chirurgical
Une ambiance glaçante, des scènes d’actions plutôt réussies, un commissaire désabusé, et des ennemis froidement cruels, le dernier Placido s’inscrit dans la droite ligne des thrillers qui se respectent. Le résultat est honorable, propre et bien ficelé. Le spectateur ressent néanmoins une certaine frustration ; l’épaisseur suggérée des personnages lui est finalement inaccessible. Le réalisateur aurait sans doute gagné à entrer plus avant dans la psychologie des personnages pour dégager une puissance d’identification qui fait un peu défaut.
Reste le plaisir de se laisser entrainer dans une spirale rythmée et implacable, portée par un trio d’acteurs très justes.
Le guetteur, de Michele Placido avec Daniel Auteuil, Mathieu Kassovitz et Olivier Gourmet, en salles le 05 septembre, un film Europe 1.