Michel Hazanavicius n'a pas choisi la facilité après The Artist. Son dernier film, The Search, sur les écrans mercredi, raconte la seconde guerre de Tchétchénie. Et le réalisateur n'a pas hésité à dévoiler qu'il avait coupé une quinzaine de minutes de son film après son passage à Cannes. La pratique n'est en réalité pas rare, mais le fait de le dire l'est un peu plus. Michel Hazanavicius, lui, a levé le voile.
Des scènes trop longues et "ridicules". La critique cannoise avait jugé certaines scènes de The Search un peu longues. Des scènes de Bérénice Béjo, la femme de Michel Hazanavicius notamment. L'actrice s'indignait de la situation en Tchétchénie en se mettant en colère au téléphone. "Une partie de la critique avait rigolé pendant la projection, à Cannes, trouvant cette scène ridicule", explique Mathieu Charrier, journaliste à Europe 1. La scène a donc disparu, coupée au montage avec d'autres, a révélé le réalisateur à Europe 1 : "Je n'avais pas été au bout du processus et je m'en suis rendu-compte à Cannes", a-t-il confié, sentant que le film était "un peu long", sans pourtant savoir comment remédier à ce défaut. Le réalisateur d'OSS 117 a rappelé qu'il venait de la comédie, soulignant les avantages du genre : "Vous faites une blague, si ce n'est pas drôle vous l'enlevez. Vous n'allez pas vous draper dans votre dignité…" Comment dire à sa propre femme qu'on va la couper au montage ? "Avec Bérénice (Béjo), ce n'est pas compliqué", assure-t-il.
"Ce film, on l'a fait, on est fiers." Quant à la principale intéressée, elle a fait preuve d'une réelle détermination. "C'est toujours douloureux de se voir critiquer", a-t-elle reconnu, avant de relever la tête. "A la fin du week-end de Cannes, j'ai dit à Michel (Hazanavicius) : 'ok maintenant le film, on l'a fait, on est fiers, tu vas retourner au montage et on va le défendre jusqu'au bout. Et moi ce film, je le défends jusqu'au bout'."
Que donne la nouvelle version ? Le film, repassé par la case montage, est nettement meilleur. L'intrigue a gagné en dynamisme, le spectateur s'attache aussi beaucoup plus facilement aux personnages. Michel Hazanavicius a recentré l'histoire autour de l'orphelin et de la relation qu'il va nouer avec Bérénice Béjo pendant la guerre de Tchétchénie. Le réalisateur a même changé la fin du film, ce qui renforce la critique de l'armée russe. Une fin qui n'a pas beaucoup plu en Russie d'ailleurs, au point que le film ne sortira pas sur les écrans traditionnels dans le pays.