C’est l’une des très belles surprises de la sélection : un dessin animé français est nommé aux Oscars. Ernest et Célestine, signé Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier, est en lice dans la catégorie Meilleur film d’animation. Et la compétition risque d’être rude, puisque le film affrontera notamment Le vent se lève, le dernier Hayao Miyazaki, Moi, moche et méchant 2, ou encore La reine des neiges. C'est donc en toute humilité que les "Frenchies" se préparent à aller à Los Angeles pour la cérémonie qui aura lieu dans la nuit de dimanche à lundi. Humilité mais fierté aussi, confie Vincent Patar, l’un des co-réalisateurs, à l'heure du départ.
Avez-vous été surpris par cette nomination ? "Oui, et c’est assez drôle, parce Stéphane Aubier (l’un des trois réalisateurs) et moi étions à ce moment-là coupés d’Internet, en pleine préparation d’un spot intitulé Panique au village. On attendait les résultats de la sélection dans les deux semaines, on ne s’y attendait pas du tout. Notre première pensée a été pour Didier Brunner, le producteur français, pour qui ce film représentait un rêve de longue date. Et puis pour toute l’équipe bien sûr. On a mis cinq ans à réaliser Ernest et Célestine.
Vincent Patar, l’un des co-réalisateurs.
Pourquoi Ernest et Célestine a plu, selon vous, aux Oscars ? La première chose, c’est l’histoire, le scénario de Daniel Pennac, puisque c’est lui qui a conçu une sorte de préquel à l’aventure, à partir des livres de l’auteur Gabrielle Vincent. Cette histoire entre une souris et un ours a quelque chose d’intemporel. Je pense aussi que le dessin qui s’anime en 2D, très loin des grosses productions, a beaucoup de charme. Le trait a quelque chose de très doux. Ça change des poursuites en bagnoles !
Qu'allez-vous faire dans les jours qui viennent, juste avant la cérémonie ?
Stéphane Aubier et moi partons demain [jeudi, NDLR]. Quant à Benjamin Renner, (le troisième réalisateur), il est parti aujourd’hui, [mercredi, NDLR]. On l’a laissé faire tout le travail ! Il a déjà beaucoup accompagné le film aux Etats-Unis. De notre côté, on a reçu le programme, mais on va surtout découvrir le déroulement de la cérémonie une fois sur place, et suivre le mouvement. Il y aura des projections, et on ira à la rencontre du public pour se prêter au jeu des questions/réponses. On ne va rien répéter à l’avance en tout cas.
La concurrence sera rude pour l'Oscar, vous y croyez malgré tout ? Franchement, Stéphane Aubier et moi, on considère qu’arrivés à ce stade-là, on a déjà gagné. Personnellement, je ne devrais pas dire ça mais l’Oscar devrait aller à Hayao Miyazaki, ce serait mérité. Mais si ça nous arrivait…eh bien, ce serait génial.
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