C’est un rescapé que les spectateurs du Théâtre de l’Athénée à Paris vont découvrir vendredi. Car l’opéra Des Kaiser von Atlantis, L’Empereur d’Atlantis en français, a bien failli être perdu à jamais.
Composé dans un camp. C’est le chef d’orchestre Viktor Ullmann qui a composé cet opéra en 1943 dans le camp de Terezin, à une soixantaine de kilomètres de Prague. L’œuvre, répété par les détenus, n’a jamais donné lieu à une représentation. Son auteur a ensuite été envoyé au camp d’extermination d’Auschwitz où l’on a perdu sa trace. Mais à l’annonce de sa déportation, Viktor Ullmann a pris soin d’emballer ses partitions dans ses affaires, avant de les confier à un ami dans le camp. Longtemps considéré comme perdu, l’opéra a été retrouvé en 1972 chez un particulier, fils d’un musicologue très connu à Prague et compagnon de Viktor Ullmann dans le camp de Terezin.
Terezin : un statut très particulier. Si le compositeur a pu réaliser cet opéra, c’est parce que le camp de Terezin, où il a été envoyé avant celui d’Auschwitz, avait un statut à part dans l’organisation nazie: l’art et la musique y étaient encouragés, dans le seul but de servir la propagande du régime. De faux décors étaient même prévus pour les visites, comme celle de la Croix-Rouge. Derrière les décors, le camp de Terezin n’était cependant pas différent des autres : il ne comptait que 19.000 survivants à la fin de la guerre, sur les plus de 144. 000 Juifs qui y furent envoyés à partir de la fin de l’année 1941, selon l’AFP.
C’est la comédienne et metteur en scène Louise Moaty qui a monté à Paris cet opéra en un acte, chanté en allemand, et surtitré en français.
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