La version officielle de la mort de Vincent Van Gogh veut que le peintre torturé se soit suicidé, en 1890 à Auvers-sur-Oise, à l’âge de 37 ans. Mais deux journalistes américains, Steven Naifeh et Gregory White Smith, sont convaincus depuis des années que l'auteur de La Maison Jaune a été assassiné. En 2011, les deux écrivains ont d'ailleurs sorti une biographie de 900 pages qui remettait en cause la thèse du suicide. Dans le numéro de février de Vanity Fair, ils récidivent. Les deux journalistes ont cette fois reconstitué les dernières heures du peintre néerlandais.
Une balle dans le ventre qui ne correspondrait pas à la thèse d'un suicide, la commande d'une quantité de peintures qui laisserait entendre que le peintre n'avait nullement l'intention de mettre fin à ses jours ou encore la dernière lettre du peintre, envoyée le jour fatal à son frère Théo, "enjouée, pour ne pas dire optimiste". Autant d'indices qui interpellent Steven Naifeh et Gregory White Smith. Tels des enquêteurs minutieux, les deux journalistes décortiquent le comportement du peintre avant sa mort et épluchent les pièces à conviction du dossier. Et leurs arguments ont du poids : "Quels que soient ses tourments, qui pourrait tenter de se tuer d’une balle dans le ventre ? Pourquoi se traîner jusqu’à sa chambre, sur plusieurs kilomètres, tordu par la douleur du coup de feu, au lieu de s’achever d’une seconde balle ?", interrogent-il notamment.
La thèse du suicide est rapidement entrée dans la légende après la mort du peintre, confortée par un livre, paru en 1934 et signé par Irving Stone : La Vie passionnée de Vincent Van Gogh. Cette version pourrait bien être remise en cause par les recherches des deux journalistes américains, à découvrir dans le numéro 20 de vanity Fair, en kiosque depuis le 21 janvier.