Elle seule sait qui l'a vraiment dessinée... La "Joconde nue" est un grand dessin au charbon de bois qui représente une femme à la poitrine dénudée, au sourire esquissé, dans la même pose que la célèbre Joconde du musée du Louvre. Mais est-ce l'oeuvre du maître Léonard de Vinci ? Après une série d'analyses et des mois de recherches, les experts ont réussi à accumuler des indices... et ils ont fait une découverte qui change tout : l'artiste était gaucher !
"Parmi les autres indices, il y a des éléments techniques que les scientifiques ont réussi à détecter. Par exemple, évidemment ils ont réussi à dater le papier, ils ont réussi à déterminer que le papier de cette 'Joconde nue' était vraiment de la même époque que la Joconde elle-même. Et puis, il y a également cette technique très chère à Léonard de Vinci, le "sfumato", c’est ce passage d’ombre à la lumière très léger, imperceptible un peu, qui estompe les contours. Et ça, c’est totalement léonardesque encore une fois !", liste Diane Shenouda, journaliste "culture" à Europe 1.
On ne peut pas être sûr à 100% mais... Surtout, les scientifiques ont fait une découverte qui change tout : "ils ont analysé de près les hachures du tableau - et les hachures montrent que ce dessin a été en très grande partie exécuté par la main d’un gaucher… Et qui dit gaucher, dit Léonard de Vinci !". Le seul problème, c'est que dans l'atelier du maître, travaillait un autre gaucher parmi ses "disciples talentueux". "Léonard de Vinci a certainement participé à la création de cette 'Joconde nue', a certainement participé au dessin... Mais peut-être que c’est son disciple qui a quand même exécuté le dessin en grande partie. Ou alors Léonard lui-même en grande partie… Ça, on ne le saura jamais en réalité !", reconnaît Diane Shenouda.
Pour vous faire un avis par vous-même, rendez-vous au château de Chantilly dès le 1er juin : une quarantaine de "Jocondes nues" et autres dames dénudées, aïeules ou héritières de celle née dans l'atelier de Léonard de Vinci au XVIe siècle, seront réunies pour une exposition exceptionnelle.
Images et montage : Yann Hamon