Un lac, des ombres, une tragédie. Antigone fait l'ouverture jeudi soir de la 71e édition du festival d'Avignon. Cette version japonaise de la pièce de Sophocle jouée, jusqu'au 12 juillet, propose un décor spectaculaire puisque la scène de la cour d'honneur du Palais des Papes a littéralement été transformée en lac. Les comédiens, eux, sont parés de kimonos blancs et de perruques.
Le monde des morts représenté par l'eau. "La Cour est inondée, c'est un très grand plan d'eau, très sombre, parce que le monde des morts pour les Japonais est représenté plutôt par l'eau que par la terre", explique Olivier Py, le président du festival. "Les célébrations funéraires, comme c'est le cas dans Antigone qui veut enterrer son frère, ont lieu sur de l'eau".
"Un spectacle apaisant". La mise en scène, elle, a été inspirée du théâtre de marionnettes indonésien qui se joue sur l'eau. Les silhouettes des comédiens se projettent en ombres chinoises sur les murs du palais. "Il y a quelques fois un narrateur qui conte l'histoire tandis que les personnages miment, chantent, dansent", décrit Olivier Py. "C'est un spectacle d'une très grande humanité, apaisant, assez zen. " Et visuellement impressionnant.