"J'ai deux amours, Paris et la France." Ce refrain est sans doute l'un des plus connus de Joséphine Baker. Et il résonne avec d'autant plus d'acuité, dimanche, car l'artiste franco-américaine va entrer au Panthéon, le 30 novembre prochain, devenant la première femme noire à y accéder. Ce refrain, il trouve son importance dans le parcours de cette icône, née dans le Missouri avant d'émigrer en France en 1925. En mars 1956, artiste reconnue, décorée par la Ville de Paris, elle confiait son émotion à Europe 1.
"Je suis si heureuse"
"Quand j'étais très, très jeune, Paris m'a accueillie", glissait la chanteuse et danseuse, émue. "J'étais une enfant perdue, comme les petits enfants dans la rue. Aujourd'hui, j'ai ce grand honneur. J'ai un tas de choses à dire et ça m'est très difficile, parce que je suis si heureuse. J'espère que vous sentez mon cœur."
Un cœur vaillant, engagé, qui n'hésita pas à franchir l'Atlantique à l'âge de 19 ans. "Je suis venue sur un paquebot. Un jour de septembre, j'ai quitté l'Amérique du Nord par un temps brumeux et je suis arrivée en France avec le soleil de France dans mon cœur", retraçait-elle. "Je savais par mes parents, qui sont d'origine martiniquaise, que j'aurai la liberté d'esprit et de corps en France."
Lutte contre le racisme
Dans le Paris des Années folles, Joséphine Baker devient l'une des vedettes du music-hall. Chanteuse, danseuse, meneuse de revue, elle illumine les scènes du Théâtre des Champs-Élysées ou des Folies Bergère. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, devenue française, elle s'engage dans la Résistance et devient agent du contre-espionnage. Mais l'autre combat de sa vie, c'est la lutte contre le racisme. En 1963, Joséphine Baker marche à Washington aux côtés de Martin Luther King pour l'émancipation des Afro-Américains, un combat qu'elle mènera jusqu'à sa mort dans le 13e arrondissement de Paris, en 1975.