Daniel Balavoine n'a pas toujours songé à devenir chanteur. "Au départ, il s’était destiné à une carrière politique", a confié sa grande sœur Claire Balavoine jeudi dans la Matinale d'Europe 1, 30 ans jour pour jour après la mort du chanteur. "Il avait l’illusion de croire que seule la politique pouvait changer le monde. Il voulait aller à l'Assemblée nationale, parler des problèmes de tout le monde, des siens. Il voulait parler avec ses tripes et protéger les autres." Avant de déchanter : "il s’est très vite rendu compte que les politiques en place étaient là pour eux et non point pour les citoyens".
Prisons, Mali et Restos du cœur. C'est en couchant ses douleurs et ses indignations sur le papier qu'est devenu chanteur celui qui, petit, "disait déjà haut et clair ce qui ne lui plaisait pas". Claire Balavoine a révélé que son petit frère était allé chanter dans des prisons. Il s’est également impliqué dans les Restos du coeur de Coluche. C’est pendant la huitième édition du Paris-Dakar, alors qu’il était en mission humanitaire au Mali, que le chanteur est décédé il y a 30 ans. "Il ne fallait pas lui dire que c’était un chanteur de variété, ça le rendait fou. C’était un mec qui s’exprimait en musique, en poésie", a-t-elle résumé.
Daniel Balavoine était un homme attentif à son époque et à ceux qui l’entouraient, comme en témoigne son intervention face au candidat François Mitterrand, le 19 mars 1980 sur la plateau d’Antenne 2. "La jeunesse se désespère. Elle ne croit plus en la politique française", martelait l’interprète de Mon fils, ma bataille. "Ce que je peux vous dire, c’est que le désespoir est mobilisateur et que lorsqu’il est mobilisateur, il devient dangereux. Ça entraîne le terrorisme, la bande à Bader et des choses comme ça", prévenait-il.
Regardez cet extrait du 19 mars 1980 :