Riad Sattouf publie jeudi le deuxième tome de L'Arabe du futur, Fauve d’or du meilleur album de l’année 2014 à Angoulême, un succès traduit dans 14 langues. Le réalisateur (Les Beaux Gosses, Jacky au royaume des filles) et auteur de bande dessinées nous entraîne de nouveau en Syrie, le pays de son enfance, aujourd'hui meurtri et malmené.
Autobiographique. Le jeune Riad, avec ses cheveux blonds, bouclés jusqu'aux oreilles, entre à l'école. Nous sommes en 1984. La Syrie est aux mains d'Hafez al-Assad, le père de l'actuel chef du régime syrien, Bachar al-Assad. Riad et sa famille franco-syrienne vivent dans un petit village à côté de Homs.
Une bande dessinée pleine d'humour. Toute la force de cette bande dessinée est de décrire la pesanteur de cette société syrienne et la pauvreté à travers des scènes de la vie courante. Tout cela avec beaucoup d'humour comme lorsque Riad rentre chez sa grand-mère en France et qu'elle l'oblige à skier ou à pêcher les bigorneaux. La galerie de portraits est également très drôle, notamment avec l'institutrice aux énormes mollets et à la règle lourde. Le lecteur découvre aussi le cousin du père de Riad, général dans l'armée, dans son palais tout craquelé.
Riad Sattouf se souvient de Palmyre. Certaines scènes prennent beaucoup de sens aujourd'hui, notamment quand le petit garçon -qu'on prend régulièrement pour une petite fille à cause de ses cheveux de boucle d'or- va visiter Palmyre, une ville désormais tombée aux mains du groupe Etat islamique. "C'était des colonnes jusqu'à l'horizon, c'était une des cités les plus avancées à son époque", se souvient Riad Sattouf qui assiste à la chute de la ville avec peine. "D'avoir peur pour la ville de Palmyre et d'avoir peur qu'elle soit détruite c'est bien, mais je suis plus choqué par les gens qui y sont morts", explique-t-il.
L’Arabe du futur, le troisième tome du livre est en préparation.