La chanteuse de blues, qui sera décorée mardi par le président Hollande, était l’invitée de David Abiker, dimanche matin. Pleine d'énergie, elle est revenue sur son combat en faveur pour les droits de l'Homme, à l'occasion de son dernier album.
Elle recevra le prix de la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme), mardi, des mains de François Hollande. Et elle sera en concert à la Philharmonie de Paris, le 12 mars 2016, puis en tournée en France, pour son dernier album, Blues Everywhere I go, sorti chez Arte Verum en octobre dernier. Et pourtant, Barbara Hendricks "reste très humble avec tout ça. Car les choses que j’ai pu faire, je ne les ai jamais faites seule", a-t-elle expliqué avec spontanéité, dans l'émission de David Abiker, C'est arrivé demain, dimanche.
"J'espère que je peux juste apporter un peu de lumière aux jeunes pour qu'ils puissent continuer la lutte après moi. Je ne m’assois pas devant mon miroir en faisant la liste des choses que j’ai reçues", a poursuivit la cantatrice née aux Etats-Unis mais parfaitement francophone.
Chanteuse engagée, Barbara Hendricks se bat au quotidien contre la discrimination et lutte pour les droits de l'homme. "Les droits humains, c’est un train de vie. Cela commence chez moi avec mon mari, mes enfants, mes collègues, dans la rue. J’essaie de vivre pour ce en quoi je crois." Et pour cause, la chanteuse de jazz, née en 1948 en Arkansas, a été très vite sensibilisée aux problématiques liées au racisme.
Victime du racisme enfant. "Jusqu'à l'âge de mes 20 ans, j'étais dans des écoles ségrégées. J'habitais sous les lois Jim Crow, qui séparaient les races dans toutes les situations quotidiennes, dans les hôpitaux et même à la fontaine d'eau où s'était écrit 'pour les blancs seulement'", a-t-elle raconté. "L'idée de savoir que ma vie n'avait pas la même valeur que celle d'une petite fille blanche de mon âge, oui, cela pèse. Surtout quand on est enfant et que l'on ne sait pas comment faire quand quelqu'un vous appelle par un nom péjoratif", s'est-elle souvenue. "On essaie alors de se dire : 'le problème, ce n'est pas moi, c'est eux".
"Une vision de l'avenir". Blues Everywhere I go, le titre de son dernier opus n'est pas si sombre qu'il le laisse entendre. Pour Barbara Hendricks, il signifie surtout qu'"on a du blues dans la vie, mais c'est normal, cela ne veut pas dire qu'il faut être tristes tout le temps". Au contraire, pour la concertiste, "cela peut dire qu'il faut se battre, il faut avoir une énergie. Aller de l'avant, avoir une vision de l'avenir et un espoir aussi pour l'avenir", a-t-elle conclut.
>> Retrouvez l'émission C'est arrivé demain, de David Abiker, les dimanches matins de 9 à 10 heures