Benoît Poelvoorde prête ses traits à Jean-Yves Machond, pseudo-peintre qui ne produit rien mais conceptualise tout, dans le film "L'art d'être heureux" de Stefan Liberski, en salles ce mercredi 30 octobre. Europe 1 l'a rencontré.
Seul l'excentrique Benoît Poelvoorde pouvait jouer le rôle de Jean-Yves Machond, ce peintre à la coiffure douteuse, totalement à l'ouest, persuadé d'avoir tout compris à l'art et à la vie mais incapable de produire quoi que ce soit...
"Je ne comprends rien aux expositions du Palais de Tokyo"
Dans L'art d'être heureux, en salles ce mercredi 30 octobre , Jean-Yves Machond quitte sa Belgique natale pour s'installer en Normandie, région où il compte bien trouver l'inspiration pour réaliser un chef-d'œuvre, vingt ans après avoir produit... des pièces vides ! Un rôle sur mesure pour Benoît Poelvoorde qui s'en est donné à cœur joie pour ridiculiser ce cher Jean-Yves et à travers lui, tous les artistes contemporains obsédés par les concepts. "Pour Jean-Yves, tout est concept. Cette catégorie d'artistes, ce n'est pas trop mon truc. Je suis allé voir des expositions au Palais de Tokyo et je ne comprenais strictement rien de ce que ça racontait", nous confie Benoît Poelvoorde en rigolant. "Je ferais plutôt l'apologie des peintres du dimanche", poursuit-il. "Je trouve qu'il y a plus de fragilité, plus d'émotion dans celui qui peint un petit peu avec ses coudes mais qui essaie quand même de faire du Cézanne que dans un mec qui nous explique qu'il n'y aura pas de pomme, qu'il n'y aura pas de tableau, et qu'il n'y aura rien si ce n'est l'idée qu'il n'avait pas envie de peindre cette pomme". Au risque de passer pour un réac, Benoît Poelvoorde assume ne pas aimer toute une catégorie de l'art contemporain et va même plus loin : "Je soupçonne certains artistes d'être malhonnêtes", nous souffle-t-il.
Toute l'histoire de L'art d'être heureux reposant sur la parodie de ces peintres, et il ne se passe donc grand chose, si ce n'est une succession de situations dans lesquelles se trouve Jean-Yves. Les fans de Benoît Poelvoorde y trouveront leur compte car le comédien est omniprésent et se surpasse dans ce rôle, atteignant des sommets d'excentricité. Les autres resteront certainement plus circonspects. "Si vous ne m'aimez pas et que je vous énerve, n'allez pas voir le film !", reconnaît l'acteur. Benoît Poelvoorde a même fini par se faire rire lui-même avec ce rôle. "J'adore tellement Jean-Yves que j'ai regardé le film deux fois alors que je ne regarde jamais les films dans lesquels je joue. Il y a une séquence que je pourrais visionner 100 fois : celle où on lui demande de sortir d'un hôtel parce que sa chambre n'est pas prête, il va donc dans le jardin, il se couche sur l'herbe, et l'arroseur automatique se lance. Il se relève lentement en avant et il ne réagit pas, il n'y a pas de : 'Oh mon dieu, je suis mouillé !'".
Autre jolie surprise : la présence de Camille Cottin , surprenante dans le rôle de Cécile, une femme fantasque qui va malmener Jean-Yves, fou amoureux d'elle. On se délecte de ses échanges totalement lunaires avec Benoît Poelvoorde. Dommage que l'ensemble du film manque de rebondissements et donc de pep's...