Tenter d'esquisser le portrait d'une légende du cinéma, tel est le pari de Michel Hazanavicius dans son dernier film Le redoutable, en salles mercredi. Le long-métrage s'intéresse au cinéaste, à la veille de mai-68.
"Anne Wiazemsky avait refusé de vendre les droits". Période charnière du cinéaste français, la fin des années 1960 marque la transition entre le Godard-star et le Godard beaucoup plus politique. "Il y a le cinéma d'avant les années 1970 : ludique, libre, inventif, rigolo ; puis le cinéma d'après : expérimental, plus particulier et qui ne plaît pas à tout le monde", explique Bérénice Bejo, qui occupe un second rôle dans le film.
Le redoutable est une adaptation du livre Un an après, d'Anne Wiazemsky, épouse du cinéaste à la fin des années 1960. "Elle avait refusé de vendre les droits à tout le monde. Là, elle a accepté car Michel trouvait son livre drôle", indique celle qui est aussi la femme de Michel Hazanavicius à la ville.
"Je ne sais pas si Jean-Luc Godard a vu le film". Double enjeu pour le réalisateur de The Artist : coller à la fois à l'esprit du livre d'Anne Wiazemsky, mais également à celui de Jean-Luc Godard. "Je ne sais s'il l'a vu", confie Bérénice Bejo. "On lui a envoyé le scénario et on l'a invité", précise toutefois la comédienne. À la différence d'Anne Wiazemsky, qui a vu le long-métrage plusieurs fois. "Elle a dit que Michel s'était tellement rapproché de son ressenti de Godard, qu'elle en était vraiment bouleversée", raconte Bérénice Bejo.