A défaut de Pascal Légitimus et de Didier Bourdon, c'est le nom d'Isabelle Carré qui trône avec celui de Bernard Campan sur l'affiche de La dégustation. L'acteur, qui jouera cette pièce dès le 29 janvier au théâtre de la Renaissance, décrit une comédie romantique qui "bascule. Ce n'est pas construit de manière habituelle", ajoute-t-il. Tout commence dans le rire pour finir dans l’émotion. A l’image, finalement, de sa carrière, sur laquelle il s'est épanché dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
Le poids des Inconnus. Le comédien explose pour le grand public grâce aux Inconnus. Hors cinéma, le trio Légitimus - Campan - Bourdon totalise onze ans de vie presque commune. Leurs sketches, pour montrer l’étendue du phénomène, ont quant à eux été visionnés 700 millions de fois sur internet. Et pourtant, être humoriste, Bernard Campan l'affirme : "Je ne l’ai pas choisi."
"Entre le jeune premier et le valet". Son ambition était sensiblement différente quand il débarque dans la capitale, à 19 ans. "Je suis monté à Paris quand j’étais jeune pour faire du théâtre. Je ne pensais même pas au cinéma. Mon idole, c’était Gérard Philippe. Donc j’aurais voulu être Gérard Philippe." Soit la figure du jeune premier de l'époque. Mais lors d’une audition pour le cours Florent, François Florent explique à Bernard Campan qu’il devrait certainement prendre un peu d’âge pour avancer dans le métier. "Il m’a dit 'Tu n’as pas un physique évident. Tu es entre le jeune premier et le valet'. Il avait raison, ça s’est passé comme ça. (…) L’humour à un moment a choisi pour moi. J’ai toujours apprécié l’humour mais une carrière de comique, ce n’était pas du tout attendu", résume l'acteur.
"J'étais un peu perdu". Et puis en 2001, Zabou Breitman vient le chercher pour le film Se souvenir des belles choses, ce qui lui vaudra d’être nommé aux César. "Sans les autres, comment écrire sa propre histoire ? C’est impossible. Je me posais des questions : qu’est-ce que je veux ? Où je vais ? Même si ça se passait super bien avec Les Inconnus, je n’avais pas trouvé ma place. Et c’était un peu difficile. Sans l’intervention de Zabou, je ne sais pas ce qui se serait passé. J’étais un peu perdu. Ça m’a libéré d’un poids. Je ne me suis jamais senti une âme de comique même si j’ai toujours apprécié l’humour."
"Si on y revient, ce sera un clin d’œil". Beaucoup de bruits ont circulé sur une éventuelle reformation du trio. Bernard Campan n’y songe pas. "Je suis très admiratif de ce qui a été fait par Les Inconnus. J’en parle de façon très détendue parce que ce n’est pas moi Les Inconnus. C’est un groupe. Je peux le mettre à distance. Il y a vraiment des sketches magnifiques. Je trouve ça très réjouissant. Maintenant, j’ai aussi la chance d’exister et de continuer de faire une carrière. Ce serait peut-être plus dur sinon de me ramener vers le passé", analyse le comédien qui ferme un peu plus la porte au grand retour sur scène du trio : "Si on y revient, ce sera en clin d’œil, par rapport au passé. Ce qui a été, a été très bien. J’ai du mal à imaginer un 'Inconnus revival' pour la durée."