A 14 ans, Bertrand Tavernier a été victime d'un coup de foudre. Un coup de foudre de cinéma pour les westerns et notamment le film Les aventures du capitaine Wyatt avec Gary Cooper. "Chaque fois que c’était possible, je le voyais", a expliqué le cinéaste au micro de Bernard Poirette, dimanche. Pour Europe 1, il a expliqué sa fascination plus globale pour le genre.
"Un genre très stimulant pour les metteurs en scène". Après les Les aventures du capitaine Wyatt, Bertrand Tavernier a un autre titre à citer tel un chef-d’œuvre : Law and order, un film selon lui "méconnu, qui contredit tout ce qu’on écrivait sur le western avant-guerre, les méchants contre les bons", décrit le cinéaste, qui va plus loin dans l'analyse. "Je pense que le western était un genre très stimulant pour les metteurs en scène, qui permettait d’aborder le thème de la colonisation. Colonisation, ça veut dire aussi rapport avec les étrangers. Le rapport avec les indiens. Les films traitaient les indiens comme des sauvages et puis, petit à petit, à partir de La flèche brisée, les choses ont changé et tout d’un coup, on s’est aperçu que le western était une manière d’aborder les problèmes raciaux, les problèmes ethniques", explique-t-il.
"Une représentation de la guerre du Vietnam". Le western est pour lui loin du simple divertissement. "Ça touche à chaque fois des sujets qui restent incroyablement actuels : le rapport avec les autres races reste malheureusement en Amérique très actuel. Le rapport à la violence, aux armes… Et beaucoup de cinéastes ont utilisé ça pour faire du western une sorte de représentation de la guerre du Vietnam", ajoute-t-il en commentateur éclairé. "Le western est un genre hospitalier, qui permet à des gens qui avaient un imaginaire très riche, de prendre des sujets et de les transformer", conclut-il.