C'est un sujet sur lequel on l'a beaucoup interrogé, et qu'il a traité plusieurs fois en chansons. Mais c'est d'une manière plus profonde que le chanteur Bilal Hassani évoque samedi dans l'émission d'Isabelle Morizet Il n'y a qu'une vie dans la vie son homosexualité et son coming-out. L'artiste estime avoir affirmer son identité plus rapidement que la moyenne. "J'ai commencé à assumer mon identité et exister fièrement aux alentours de 13 ans. C'est très jeune", explique-t-il.
Mais Bilal Hassani tient à clarifier une fausse idée largement répandue sur la notion de coming out. "On a l'impression que c'est quelque chose qui se passe une fois. Que c'est fait, c'est fait, et puis on passe à autre chose", observe le chanteur. "Mais en réalité, on le fait plusieurs fois. On le fait constamment, encore, et encore ,et encore. Donc j'ai vécu plusieurs coming-out. J'en ai vécu dans des contextes très différents. J'ai reçu des réponses et des réactions différentes."
"A l'époque du glam rock, les choses se seraient peut-être passées plus tranquillement pou moi"
Pour lui, le principal coming-out, celui public, a eu lieu quand il avait 17 ans. "J'étais déjà exposé sur les réseaux sociaux en tant que youtubeur et je l'ai dit officiellement", se souvient-il. "À ce moment-là, on ne peut plus vraiment retourner en arrière. Je pense que c'est toujours dur d'être queer aujourd'hui, même si ça l'est beaucoup moins que dans les années 1960. La génération précédente de la communauté LGBTQIA+ a fait un travail phénoménal. On a vu beaucoup, beaucoup de progrès."
Bilal Hassani s'étonne cependant de la manière dont sont aujourd'hui perçus les artistes qui jouent avec les codes du genre, en comparaison à l'accueil reçu par David Bowie et d'autres par le passé. "Malgré le fait qu'on ait plus de droits en tant que personne queer, la question d'identité est devenue un sujet tellement politique que la frivolité qui avait dans ces expériences et dans ces identités-là, dans le passé et surtout dans la culture a un peu disparu. On a un peu peur plus qu'avant", estime-t-il.
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"Je serais arrivé avec une perruque et des talons compensés à l'époque du glam rock, autour de Mick Jagger, Freddie Mercury, etc., les choses se seraient peut-être passées un petit peu plus tranquillement", imagine-t-il. "On aurait vu un personnage flamboyant, stylé. Aujourd'hui, on va directement s'attaquer à une question sociale et chercher à savoir ce que je veux dire en tant qu'artiste et pourquoi."