Les films de deux monstres sacrés sont présentés en compétition, samedi. Mia Madre de l'Italien Nanni Moretti et La forêt des songes de l'Américain Gus Van Sant. Mais la critique s'est montrée boudeuse à cette deuxième séance, accueillant même le film du réalisateur d'Elephant à coups de sifflets désapprobateurs. La forêt des songes raconte l'histoire d'un homme bien décidé à mourir qui va finalement se retrouver à en sauver un autre, poussé par un sentiment d’humanité irrépressible. "Cette bluette qui se déroule au cœur d'une forêt japonaise a vraiment déçu", raconte Bruno Cras, journaliste à Europe 1, malgré la présence des excellents Matthew McConaughey et Naomi Watts.
Le meilleur reste à venir ? Ce début de Festival laisse un peu sur sa faim. Celui-ci avait pourtant très bien démarré avec La Tête haute, d'Emmanuelle Bercot, sensible et accessible. Le film du Japonais Kore-eda, Notre petite sœur, beau mais un peu "languissant", n'a pas tout à fait convaincu les festivaliers. Même chose pour le Conte des contes, signé Matteo Garrone, qui a divisé la critique, passant de "fabuleux" à "indigeste". La Croisette comptait beaucoup sur Mad Max, mais malgré un film visuellement époustouflant, celui-ci manque cruellement de scénario. The Lobster, du Grec Yorgos Lanthimos, "n'a pas vraiment relevé le niveau, avec un surréalisme teinté d'humour noir pas si convaincant", assure Bruno Cras. Le seul à sortir du lot ? Le Fils de Saul, âpre, austère mais résolument fort.
Pourtant il faut rester optimiste, assure notre journaliste. Thierry Frémaux, délégué général du Festival en charge de la programmation, sait pratiquer "la douche écossaise". Le meilleur reste certainement à venir.