Macbeth, de l'Australien Justin Kurzel, est le dernier film en compétition projeté à Cannes. Cette brillante adaptation de l'œuvre de William Shakespeare s'appuie sur un casting cinq étoiles, avec deux acteurs, Marion Cotillard et Michael Fassbender, à leur meilleur niveau. Ensuite, les jeux seront faits. A la veille de la remise des prix, Bruno Cras, spécialiste cinéma à Europe 1, fait le point sur la compétition.
Quels films ont une chance ? "Le fait que la sélection 2015 soit un mauvais cru rend le pronostic difficile", assure Bruno Cras, qui a tout de même dégagé deux tendances, celle des films "grand public" et celle des films "plus élitistes" qui ont une chance de décrocher la Palme d'Or.
Audiard, Moretti ou Sorrentino ? Parmi cette première catégorie, notre journaliste cite Dheepan, de Jacques Audiard, Mia Madre de Nanni Moretti ou encore Youth, de Paolo Sorrentino. Le premier, Dheepan, du "très très bon Audiard", selon Bruno Cras, raconte l'histoire d'un immigré Tamoul qui atterrit en banlieue parisienne, où vont resurgir ses propres démons. Mia Madre, une réflexion pudique et émouvante sur la perte d'un être cher, a aussi ses chances de décrocher un prix. Autre film à noter, Youth, méditation poétique et onirique sur le temps qui passe.
Hou Hsiao-hsien ou Todd Haynes ? Parmi la tendance plus élitiste, on notera The Assassin, du réalisateur taiwanais Hou Hsiao-hsien, un récit hermétique mais aux images sidérantes. Le long-métrage de Jia Zhang-Ke, Mountains may depart, fait l'effet d'une méditation laborieuse sur la famille et l'identité, mais a tout de même convaincu une partie de la critique. Enfin Carol, de Todd Haynes, sur l'histoire d'amour entre deux femmes dans les années 50, pourrait retenir l'attention du jury.
Découvrez la "Critweet" de notre spécialiste cinéma, Bruno Cras :
#theassassin#critweet Splendide visuellement. Hermétique au niveau du récit. Donc frustrant malgré la beauté sidérante des images!
— Bruno Cras (@brunocras) May 21, 2015
Le fils de Saul "pourrait mettre tout le monde d'accord". Reste un film radical qui pourrait mettre tout le monde d'accord, Le fils de Saul. Ce film du Hongrois Laszlo Nemes a créé le premier choc du festival. "Véritable proposition de cinéma" selon notre spécialiste, cette œuvre "crue et âpre" s'intéresse à un aspect de la Shoah jamais vraiment abordé : un prisonnier juif tente, à Auschwitz-Birkenau, de sauver le cadavre de son fils pour lui donner une sépulture décente.
La Palme d'Or, très convoitée, symbole suprême du Festival de Cannes récompensant le meilleur film en compétition officielle, sera remise dimanche.