Roman Polanski ne présidera donc pas la cérémonie des César, le 24 février. Le réalisateur, invité à ce rôle symbolique par Alain Terzian, a fini par jeter l'éponge devant la fronde suscitée par sa nomination. "C'est un des plus grands artistes de la planète. Il a pris la décision souveraine de ne pas donner suite, le reste appartient à chacun", a sobrement commenté le président de l'Académie des César mercredi matin depuis le Fouquet's où il annonçait la liste des nommés pour la grand-messe du cinéma.
"Je ne veux m'associer à aucune polémique". Et visiblement, Alain Terzian ne s'attendait pas à telle levée de boucliers contre le réalisateur. "Vous savez, hier (mardi), ça a été un peu compliqué de par les commentaires de chacun. Moi je ne veux m'associer à aucune polémique, le choix de Roman Polanski est le choix indiscutable d'une des plus grandes figures du cinéma mondial reconnu comme tel, et c'était le seul regard que nous devions avoir : un regard sur les artistes et leur travail, ce que nous avons fait", s'est-il justifié.
Accusé d'un viol sur mineure en 1977. La contestation est née du rappel par ses détracteurs que Polanski est soupçonné d'avoir violé une mineure aux États-Unis il y a 40 ans. En 1977, alors qu'il était âgé de 44 ans, est accusé du viol d'une mineure de 13 ans après lui avoir fait consommer de la drogue et de l'alcool. Le réalisateur, alors au faîte de sa gloire, avait passé 47 jours en prison avant de finalement reconnaître le détournement de mineurs en échange de l'abandon des charges de viol. Cette polémique a "profondément attristé Roman Polanski et atteint sa famille".
Qui, alors, présidera la cérémonie dans un mois ? La question "n'est pas à l'ordre du jour", a répondu Alain Terzian, qui n'a visiblement pas digéré l'épisode Polanski.