La programmation du film américain Wonder Woman, avec l'actrice israélienne Gal Gadot, a été "suspendue" par la justice en Tunisie, le temps d'examiner une demande d'interdiction par un parti politique, a indiqué vendredi le parquet. Wonder Woman, dont l'actrice avait défendu à l'été 2014 sur Facebook l'offensive meurtrière d'Israël contre l'enclave palestinienne de Gaza, était programmé à partir de jeudi après-midi dans au moins deux cinémas, à Tunis et à La Marsa, en banlieue nord de la capitale tunisienne.
Lutter contre "la normalisation avec l'entité sioniste". Sa diffusion est toutefois "suspendue dans l'attente de l'examen" jeudi, à un horaire non précisé, de la demande d'interdiction introduite par le parti nationaliste Al-Chaab, a indiqué le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti. Une démarche identique d'une association de jeunes avocats a en revanche été rejetée, a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le parti Al-Chaab s'est félicité de cette suspension. "Il faut poursuivre la mobilisation sur ce type d'affaire, comme sur tout ce qui touche à la normalisation avec l'entité sioniste", a-t-il ajouté.
"Affaire administrative" ou censure ? L'avant-première du film, prévue mercredi soir dans un cinéma du centre de Tunis, avait déjà été purement et simplement annulée, distributeur et autorités se rejetant la faute. Le ministère de la Culture a évoqué une demande d'autorisation trop tardive : "Elle a été déposée (...) il y a deux jours seulement. L'obtention d'un visa d'exploitation requiert un délai de huit jours", a affirmé une responsable de ce ministère. "C'est une affaire purement administrative", a-t-elle ajouté. Le distributeur, Lassaad Goubantini, a lui dénoncé une censure, en affirmant sortir d'un rendez-vous avec les responsables de ce même ministère : "C'est une décision qui se base sur des accusations bidon. (...) Aujourd'hui, ils empêchent un film à cause d'une actrice, demain il inventeront une autre excuse, c'est une atteinte aux libertés."