"On a besoin des blockbusters" en salles, a déclaré mardi la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, se félicitant de la confirmation par Disney de la sortie du prochain Marvel "Black Panther" dans les cinémas français. "Disney menaçait de ne pas sortir ce film en salles, ce qui aurait été un vrai handicap pour nos cinémas. N'oublions pas que ces films américains financent le cinéma français" via la taxe sur les billets, a poursuivi la ministre, en marge d'une visite de l'École nationale d'architecture de Strasbourg.
"Ces blockbusters, qui font venir beaucoup de monde dans nos cinémas, on en a besoin", a-t-elle poursuivi, alors que les cinémas français ont perdu un tiers de leur public depuis la pandémie et ont connu un plus bas historique en septembre. La France fait figure d'exception avec son calendrier strict de sortie des films sur plus d'un an entre la salle de cinéma, les plateformes et la télévision, appelé chronologie des médias et destiné à protéger les salles et la diversité de la création.
Sujet brûlant
Ce modèle a été réformé il y a huit mois pour intégrer les plateformes mais le sujet reste brûlant. Disney, qui cherche à promouvoir sa propre offre de streaming Disney+, réclame des aménagements, menaçant notamment de ne plus sortir du tout certains blockbusters au cinéma. Des négociations ont été ouvertes début octobre et, lundi, Disney a finalement confirmé la sortie sur grand écran de "Black Panther: Wakanda Forever" le 9 novembre.
"La chronologie des médias (...) ne peut pas être un bloc de marbre figé", a souligné la ministre. Du fait de "l'accélération du paysage des plateformes, on ne peut pas attendre deux ans pour la faire évoluer". Le lancement de discussions "a permis de rassurer Disney sur une volonté d'évolution, même si cela ne veut pas dire qu'on va trouver un accord si vite avec lui", a-t-elle ajouté. Mais cela permet aussi "de faire cesser ce chantage sur la sortie de certains films en salles".