Du nouvel album de David Bowie au retour annoncé de Renaud, en passant par les concerts des Insus (ex-Téléphone), les come-backs des grands noms de la musique font recette. Qu’est-ce qui donne envie à des musiciens ou à des groupes muets depuis des années de revenir sur la scène ?
Des rockeurs à l'abri du besoin. Pour le journaliste Christian Eudeline, quand il s’agit de telles tête d’affiche, "on ne peut pas dire que c’est pour l’argent". Avant de rappeler vendredi, dans la Matinale d'Europe 1, que plusieurs anciens membres de Téléphone, comme Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac, poursuivent déjà de fructueuses carrières solo qui les mettent à l’abri du besoin. Tout comme Axl Rose, le flamboyant chanteur de Guns’n’Roses et son guitariste Slash, capables de remplir Bercy ou le Hellfest en France. Les places pour le concert de reformation du groupe au festival californien Coachella en avril ont été écoulées en une heure seulement.
Christian Eudeline, critique musical à VSD et aux Echos, explique que leur séparation était avant tout due à la personnalité "ingérable" du chanteur, qui n’était "plus supportable pour Slash". "Quand vous avez avec votre ami d’enfance fait un groupe, que vous avez réussi à écrire des chansons, que vous avez réussi à faire adhérer le public à vos chansons, la vie fait que vous vous séparez mais 10, 20, ou 30 ans après, vous avez envie d’y retourner. Rien que pour le fun, d’abord pour le fun !", s’enthousiasme-t-il.
"Il n'a rien eu à dire pendant dix ans". Le journaliste estime que le retour de David Bowie, qui sort vendredi son premier album depuis trois ans - après un opus précédé d’une pause de dix ans - est purement artistique. "C’est le parfait exemple de quelqu’un qui n’a rien eu à dire pendant dix ans et qui s’est tu". Et de louer la créativité de Blackstar, son nouvel album : "il est introspectif, plaintif, plein de surprises et d’inspiration".
Le business des albums de reprises. Au contraire, les albums de reprises de chanteurs disparus ou en retrait, comme l’album sorti pour les 30 ans de la mort de Daniel Balavoine, seraient motivés par l'appât du gain. "Je vous rassure, ça ne se vend pas. C’est tellement mauvais, on ne peut pas faire pire… Il n’y a aucune direction artistique ! Ce sont des catalogues qui essayent de capitaliser sur leurs avoirs", conclut-il.