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Alexis Patri , modifié à
Après le succès de sa saga littéraire sur les fourmis, Bernard Werber se passionne désormais pour les chats. L'auteur publie ce mercredi "La planète des chats", troisième tome des aventures de la chatte Bastet. Invité à cette occasion d'Anne Roumanoff, l'écrivain en a profité pour livrer sa vision du futur de notre planète, déjà chamboulée par le Covid-19.
INTERVIEW

"Ils nous avaient dit que ça allait durer trois semaines, c'était il y a trois ans." Cette phrase est la première d'Homo confinus, la nouvelle écrite par l'écrivain Bernard Werber pendant le confinement. Un texte disponible uniquement en ligne, contrairement à son nouveau roman, La planète des chats, paru ce mercredi. Invité d'Anne Roumanoff et sa bande de chroniqueurs dans Ça fait du bien, l'auteur de science-fiction s'est laissé aller à imaginer à quoi pourrait ressembler la planète d'ici quelques années et la place qu'y occuperait l'humanité, déjà bousculée par le Covid-19.

"Plus rien ne sera jamais pareil" 

"Plus rien ne sera jamais pareil", annonce Bernard Werber, qui ne voit pas forcément cette transformation comme quelque chose de négatif. "On a compris que quand il y a une 'couille' quelque part sur la planète, toute la planète morfle", observe-t-il. Selon l'écrivain, nous allons donc devoir mieux nous organiser au niveau planétaire pour gérer les crises sanitaires à venir. "À mon avis, l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé) n'a pas fait son boulot au moment où il aurait dû le faire. Donc, il faudrait inventer une OMS efficace."

Car dans la vision de Bernard Werber, la question n'est pas de savoir si d'autres problèmes similaires vont arriver, mais quand. "Je pense que l'une des sources, c'est le réchauffement climatique. C'est-à-dire que c'est en train de libérer notamment des formes de vie", explique l'auteur. "Je pense au permafrost qui fond en Sibérie, ou aux formes de vie dans les océans qui jusque là ne s'étaient pas exprimés et qui risquent de le faire. Je pense qu'il y a d'autres formes de vie qui vont apparaître."

"C'est à nous de nous adapter" 

Une vision catastrophiste de l'avenir de l'humanité ? "Non, il ne faut pas s'angoisser", rassure Bernard Werber. "Ma théorie est que tout ce qui nous arrive est pour notre bien." Mais l'écrivain prévient : "Par contre, c'est à nous de nous adapter et évoluer à ces changements."

Cette évolution est d'ailleurs au cœur de sa vision de la vie. "On va tous mourir un jour, mais entre temps on est là pour apprendre. La question est : est-ce qu'on a appris, est-ce qu'on a utilisé sa vie pour évoluer ?" Bernard Werber appelle donc à une prise de conscience individuelle et collective pour donner un sens à sa vie, quels que soient les bouleversements que nous réservent l'avenir. "Chacun, en tant qu'individu, n'est pas là pour subir un système, ou subir le monde", insiste-t-il. "On est là pour, avec ses propres cartes, jouer au mieux la partie pour apprendre, évoluer." Une vision résolument positive, malgré un contexte inquiétant.