France 2 diffuse, lundi soir et dans une semaine, une mini-série sur l'affaire Laëtitia Perrais, du nom de cette jeune serveuse de 18 ans assassinée en janvier 2011 par Tony Meilhon. Son réalisateur, Jean-Xavier de Lestrade, raconte sur Europe 1 les choix faits pour retranscrire ce fait divers à l'écran.
L'affaire avait choqué l'opinion publique : en janvier 2011, Laëtitia Perrais était retrouvée morte sur une plage près de Pornic, en Loire-Atlantique. Près de dix ans plus tard, France 2 revient sur ce fait divers avec une mini-série, Laëtitia, dont Europe 1 est partenaire, avec six épisodes diffusés lundi soir et lundi 28 septembre. Son réalisateur, Jean-Xavier de Lestrade, explique lundi matin au micro d'Europe 1 comment il a retracé la mort et surtout la vie de cette jeune serveuse de 18 ans, tuée par Tony Meilhon.
Pour cette mini-série, le réalisateur s'est d'abord inspiré du livre de l'historien Ivan Jablonka consacré à l'affaire, Laëtitia ou la fin des hommes (éditions du Seuil, 2016). "J'ai écrit le scénario avec Antoine Lacomblez. Et Ivan Jablonka nous a dit 'ce n'est pas mon travail, je vous laisse faire'."
La famille de Laëtitia associée
Afin de retracer fidèlement l'affaire, Jean-Xavier de Lestrade s'est aussi basé sur le "dossier d'instruction pour vérifier ce qu'avait dit Tony Meilhon", condamné à la prison à perpétuité à l'issue du procès en appel, en 2015. "Il fallait aller à la source de ce que les témoins avaient raconté à la gendarmerie", souligne-t-il au micro de Philippe Vandel dans Culture Médias sur Europe 1.
Le livre d'Ivan Jablonka, le dossier d'instruction… Jean-Xavier de Lestrade s'est également rapproché de la famille de Laëtitia Perrais pour retranscrire son parcours dans cette mini-série. "On avait à peine commencé à imaginer l'écriture que j'ai rencontré" la jumelle de Laëtitia, Jessica. "Elle n'a pas participé à l'élaboration de la série mais elle a toujours été tenue au courant de chaque étape. Elle a eu accès au scénario avant quiconque, comme une partie de sa famille." En octobre 2018, au début du projet, l'oncle et la tante de la Laëtitia avaient pourtant lancé une pétition pour s'opposer à la série, avant que le réalisateur noue un lien avec la famille.
Pas de ressemblance des personnages
Fidèle au déroulement des faits, Jean-Xavier de Lestrade a cependant choisi "de ne pas aller dans l'imitation" et "de ne pas forcément prendre des comédiens qui ressemblent aux personnages du réel". C'est ainsi que Noam Morgensztern, qui interprète Tony Meilhon, "ne ressemble absolument pas" au criminel.
La mini-série offre "des images qui bousculent" et des "émotions extrêmement fortes" au téléspectateur, assure le réalisateur, sans verser dans le sensationnalisme : "Vous ne pouvez pas faire du spectacle à partir de la douleur des gens", conclut-il.