"Nous sommes préparés depuis plusieurs semaines", assure Jean-Michel Blanquer. Invité de la matinale d'Europe 1 ce vendredi matin, le ministre de l'Education nationale a détaillé le dispositif d'enseignement à distance prévu par le gouvernement pour les élèves contraints de rester en quatorzaine et qui, selon lui, est "prêt". Une situation qui concerne près de 2.000 d'entre eux, revenus de zones à risque et confinés chez eux pour éviter la propagation du virus.
"Nous avons préparé avec le CNED, notre opérateur d’enseignement à distance qui s'est beaucoup modernisé ces derniers temps, tout un système pour que les élèves français en Chine puissent bénéficier de cet enseignement à distance", résume-t-il, ajoutant : "C'est donc très opérationnel depuis ce moment-là et nous avons élargi le système ce qui fait que, par exemple pour les élèves de ce collège de Crépy-en-Valois ou pour ceux obligés de rester chez eux, nous avons mis en place ce système qui permet de la grande section de maternelle jusqu'à la classe de maternelle d'avoir les cours et même les devoirs à faire".
Sept millions de connexions possibles en même temps
Et Jean-Michel Blanquer l'assure, s'il fallait élargir le dispositif de manière plus large, cela serait possible. "Je peux vous le dire : on a notre dispositif qui est prêt, je l'ai testé moi-même. Nous avons aussi prévu les connexions nécessaires. Il peut y avoir sept millions de connexions en même temps", ajoute-t-il, précisant : "Nous sommes d'autant plus prêts que cela a commencé". Autre dispositif qui pourrait être mis en place, selon le ministre, "des classes virtuelles" permettant "à un professeur d'être en visio avec l'ensemble de sa classe à distance". Sur la question de l'absence au travail des parents dont les enfants sont en quartorzaine, Jean-Michel Blanquer assure également que tout a été prévu "avec les caisses d'assurance maladie".
"Tous les scénarios sont sur la table"
A propos de la fermeture possible d'école, le ministre de l'Education nationale insiste sur la nécessité de ne pas agir dans la précipitation. Selon lui, "nous sommes à un stade où la bonne mesure, c’est de demander aux personnes de rester chez eux quand elles sont contaminantes. Ensuite, on peut éventuellement fermer des lieux, mais il faut le faire avec discernement, parce qu’il y a de bonnes raisons de le faire et être bien organisé".
"Tous les scénarios sont sur la table pour être prêts en cas de nécessité, mais on ne précipite pas les choses parce que le remède peut parfois être pire que le mal. Si vous vous mettez à paralyser la France, vous aurez toute sorte d'inconvénients. Je ne parle même pas des inconvénients économiques, mais des inconvénients pour le fonctionnement normal du pays et du coup se serait contre-productif pour la gestion de l’épidémie", ajoute-t-il encore avant de préciser comment cette décision pourrait être prise.
"Il y a des règles claires à l’échelle nationale et ensuite une déclinaison territoriale. Chaque recteur d’académie travaille avec le préfet et l’agence régionale de santé, c’est pour ça que les mesures de décision, par exemple de fermeture d’une école ou d’un établissement, sont prises évidemment à partir de l’analyse des autorités de santé localement", détaille-t-il, citant l'exemple du collège de Crépy-en-Valois qui ne rouvrira pas ses portes après les vacances d'hiver jusqu'au 4 mars inclus, après la mort d'un de ses enseignants des suites du nouveau coronavirus.