"C'est une catastrophe économique et une catastrophe pour des centaines de milliers de personnes qui travaillent souvent dans des conditions précaires, parce que tout s'est arrêté", affirme Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle. Invité dimanche sur Europe 1 pour l'émission "Ensemble avec le spectacle vivant pour la culture et la liberté d'expression", celui-ci est revenu, aux côtés d'autres noms, sur les difficultés traversées par le monde du spectacle vivant au lendemain de l'entrée en vigueur du couvre-feu.
Accompagner les petites structures, préserver l'emploi
"On dénonce le couvre-feu depuis mercredi, et pour l'instant on a plein de propositions à faire", poursuit Denis Gravouil, rappelant la nécessité d'accompagner les petites structures pour éviter leur disparition, mais aussi celle de préserver l'emploi et ne pas supprimer "l'activité des autrices et des auteurs qui sont dans la même situation dramatique que les artistes, les techniciens et ceux qui travaillent sur les spectacles et dans les salles de cinéma."
Car après sept mois de confinement, et de nombreux réajustements en termes de mesures sanitaires, le couperet est tombé : huit métropoles sont soumises à un couvre-feu de 21 h à 6 h, forçant les salles de cinéma et les théâtres à fermer plus tôt et donc, à décaler leurs séances.
Christelle Chollet : "Notre vie, elle est sur scène, on ne peut pas faire autrement (...) Les gens ne savent pas comment fonctionne notre métier. "#Europe1@RondPointParispic.twitter.com/ql7HWZeuLK
— Europe 1 (@Europe1) October 18, 2020
"On ne sait pas comment fonctionne notre métier"
"On s'adapte, parce que c'est notre métier que de s'adapter", explique Christelle Chollet, comédienne et directrice du théâtre de la Tour Eiffel, elle aussi invitée d'Europe 1. Mais "ce n'est pas aussi simple que ce que Macron a annoncé mercredi en disant 'on va mettre les spectacles à 19 h, comme ça on va faire d'autres séances'", insiste-t-elle, rappelant que la plupart des théâtres, dont le sien, ont plusieurs programmations. Christelle Chollet explique alors devoir sacrifier, avec l'aval de l'artiste et de son producteur, la séance de 19 h pour mettre celle de 21 h à la place. "C'est pas simple, on ne claque pas les doigts, et je pense qu'il n'y a pas assez d'avis généraux sur le fonctionnement parce qu'on ne sait pas comment fonctionne notre métier !".
"Ce n'est pas aussi simple que ça de dire 'ah votre billet était pour 21 h, vous allez venir à 19 h", poursuit Christelle Chollet, expliquant le travail titanesque réalisé par ses équipes, qui œuvrent toute la journée à appeler l'ensemble des revendeurs pour que chaque spectateur soit contacté. " C'est un puits sans fond, on essaie de s'accrocher, mais on fait ce qu'on peut".