Le Fils de Saul, du Hongrois László Nemes, est le premier long métrage mais aussi la première sélection en compétition pour le réalisateur. Le film plonge dans l’enfer d’un prisonnier juif à Auschwitz-Birkenau. Celui-ci croit un jour reconnaître son fils parmi les cadavres à incinérer. Bruno Cras, journaliste cinéma à Europe 1, nous donne sa critique.
#LefilsdeSaul#critweet À Auschwitz, un déporté chargé de brûler les corps croit reconnaître celui de son fils. Un choc, âpre et austère.
— Bruno Cras (@brunocras) May 15, 2015
Caméra à l'épaule. La caméra suit au plus près les émotions sur le visage de Saul, le héros de cette histoire dramatique. Toute l'obsession de cet homme est de donner une sépulture décente à son fils. Il se met donc en quête d'un rabbin parmi ses codétenus et cache le corps pour le sauver de la fosse commune. L'histoire, terrible, est filmée "caméra à l'épaule", donnant au spectateur l'impression d'y être.
Mais refus de toute émotion. Le film, "austère, sobre et âpre" selon Bruno Cras, est "un choc." Pourtant, le parti pris empêche toute empathie envers le personnage central. "Par sa mise en scène oppressante, Le fils de Saul refuse l'émotion", assure le journaliste. C'est sa réserve. "Même s'il s'agit d'un parti pris, le film ne suscite pas l'émotion attendue", regrette-t-il.