Valérie Donzelli avait électrisé la Croisette avec La guerre est déclarée, en 2011. Les festivaliers attendaient donc avec impatience son dernier né, Marguerite et Julien, projeté mardi à Cannes. Le film est en lice pour la Palme d'Or. Bruno Cras, journaliste spécialiste du cinéma à Europe 1, l'a vu mais il a malheureusement été très "déçu."
Marguerite et Julien revient sur l'histoire passionnée et incestueuse d'un frère et d'une sœur, incarnés par Jérémie Elkaïm et Anaïs Demoustier. Le film est inspiré d'un fait réel, qui a eu lieu au 17e siècle. Le frère et la sœur, Julien et Marguerite de Ravalet, qui s’aimaient d’amour fou, ont même fini décapités en 1603. Cette histoire avait d'ailleurs inspiré le dramaturge et producteur français Jean Gruault qui en avait fait un scénario pour Truffaut, mais le réalisateur avait finalement renoncé au projet dans les années 70. Plus de 40 ans plus tard, Valérie Donzelli reprend ce fait divers en le sortant du 17e siècle pour le rendre intemporel. "La réalisatrice mélange ainsi les châteaux, les rois, les costumes d'époque et les hélicoptères, à l'écran", souligne Bruno Cras.
"Un film très étrange et très naïf."La guerre est déclarée était "original, énergique généreux et bouleversant", se souvient Bruno Cras qui espérait retrouver la patte Valérie Donzelli. Malheureusement, avec Marguerite et Julien, troisième film français en compétition présenté sur la Croisette, on en est loin. Le film est "très étrange, très naïf", selon notre journaliste. "La poésie est gâchée par l'aspect grandiloquent du film, un peu surjoué." Encore pire, "on ne sait pas du tout où la réalisatrice veut en venir", raconte Bruno Cras que le film a laissé "totalement froid". Le verdict est sans appel : "Valérie Donzelli est bien passée à côté de son projet et de son sujet", conclut Bruno Cras.