Plus de 700 objets, sans compter les affiches et les photographies constituent l'exposition de 700 mètres carrés jamais organisée autour de Jean Gabin, à l'espace Landowski de Boulogne-Billancourt, près de Paris, jusqu'au 10 juillet. "Il aurait dit 'Mais vous êtes fous, c’est n’importe quoi, laissez ça tranquille, on verra ça plus tard. Papa était un grand timide'", rapporte son fils, Mathias Moncorgé Celui-ci a prêté, entre autres, quelques affaires personnelles, comme le bureau de Jean Gabin. Au total, ces reliques proviennent de six fonds différents, dont le musée Jean-Gabin de Mériel et la Cinémathèque française.
Tout le parcours retracé du monstre du cinéma français
Le parcours chronologique nous révèle un Jean Moncorgé – de son vrai nom – intime, proche de ses chevaux et de son jardin. Mais il revient évidemment, sur sa carrière et ses débuts, poussé par son père, aux Folies Bergères. "Il incarne une nouvelle vague dans les années 30. Il a inventé un nouveau type de jeu, on parle du 'naturel à la Gabin', il a notamment amené le chuchotement. À l’époque, on est encore dans une forme de théâtre filmé, on parle fort et lui comprend que la caméra grossit les trais et qu’on en devient ridicule", explique Patrick Glâtre, spécialiste de Jean Gabin et commissaire de l’exposition.
À travers ses rôles, d’ouvriers, de banquiers et de flic, ses films deviennent le miroir d’une France du 20e siècle. Une France bouleversée aussi par les guerres, et c’est bien un rôle réel qui est également mis en avant lors de cet événement : son engagement dans la Marine lors de la Seconde guerre mondiale.