Il avait réalisé Supercondriaque en s'inspirant de son propre défaut. Dany Boon joue désormais les radins dans le dernier film de Fred Cavayé, le bien nommé Radin !, en salles mercredi. L'acteur refuse toutefois qu'on le gratifie de ce qualificatif. "Non, non, je ne le suis pas spécialement. J'en connais mais personne ne se sait radin, en fait", juge l'acteur, qui était invité sur Europe 1 dans Un dimanche de cinéma.
Un radin cueilli par l'émotion. Quand il reçoit le scénario de ce film, il trouve "l'idée très bonne, mais le scénario pas abouti". Il décline d'abord la proposition avant de lire le script retravaillé un an plus tard et de tomber sous le charme. "J'ai aménagé mon emploi du temps pour jouer ce rôle que je ne voulais pas rater." Au-delà du l'humour, son personnage de radin est souvent cueilli par l'émotion. "C'est la richesse de film qui part un peu plus dans l'humain. Il mélange des moments loufoques et des scènes d'émotion. Fred Cavayé m'a poussé à me livrer totalement."
25 ans en arrière. En parallèle de cette actualité, Dany Boon réalise Raid dingue pour une sortie prévue en février 2017 et remonte aussi sur les planches pour son spectacle 25 ans de scène. C'est le moment de regarder en arrière et de se rappeler du Dany Boon qui était mime dans la rue. "Je ne suis pas nostalgique mais j'ai un regard plutôt attendri sur cette période. Quand je suis arrivé à Paris, j'étais surpris que ça marche. Je retrouve cette émotion dans mon spectacle où je refais du mime automate mais je parle aussi de ma vie actuelle, de mes enfants."
S'il a réglé aujourd'hui tous ces problèmes, il ne se dit pas en manque d'inspiration, contrairement au cliché qui veut que les turpitudes de l'âme servent de matière artistique. "J'e n'ai jamais eu de peur de la page blanche. Ma crainte, c'est plutôt l'énorme succès, la grande notoriété, le rapport avec les gens qui changent, de ne plus être dans la vie pour parler des choses de tous les jours."
"Besoin de rire". En 25 ans, l'époque a été bousculée. "Les gens ont d'autant plus besoin de rire. Avant, on se moquait des choses établies, du système. Maintenant, on a plus tendance à le protéger parce qu'il est fragile." Lui qui a un père kabyle musulman non pratiquant, une mère catholique et qui a épousé une femme juive, essaie de transmettre une idée à ces enfants : celle "que l'avenir de l'humanité, c'est la mixité".