David Foenkinos est de retour en librairie avec Deux sœurs. L'histoire, c'est celle de Mathilde, dont le monde s'écroule lorsque son compagnon Étienne la quitte. Elle part alors vivre chez sa sœur, qui respire le bonheur. Mathilde va alors nourrir une rancœur et de la jalousie contre cette sœur qui a tout ce qu'elle aimerait avoir. L'écrivain était chez Isabelle Morizet samedi.
"Pas besoin d'avoir vécu les choses". Une fois de plus, avec ce nouveau roman, David Foenkinos se glisse dans la peau d'une femme. "J'ai l'impression d'avoir la même implication dans mes personnages masculins et féminins", explique-t-il, tout en reconnaissant qu'il a beaucoup écrit en passant par des héros femmes. "Peut-être que quand on est un écrivain masculin, il y a cette part de féminité qui ressort," avance-t-il comme explication. Pour lui, "pas besoin d'avoir vécu les choses", mais seulement de réussir à "être au plus près de l'émotionnel et des sensations".
"L'expression de la sensibilité s'est imposée". David Foenkinos n'a pas grandi avec des livres autour de lui. Enfant, il ne lisait pas. "C'est lorsque je suis tombé gravement malade, à l'âge de 16 ans, en passant des mois à l'hôpital, que j'ai transformé mon rapport à la beauté et à la lecture", confie-t-il. "Je n'avais pas l'impression d'être la même personne en sortant, tout a été différent. Ce n'est pas un hasard si à ma sortie de l'hôpital, je me suis mis à écrire, à faire de la musique", se souvient-il. Comme enfin touché par les arts, dans leur globalité. "L'expression de la sensibilité s'est imposée à moi à partir de ce moment-là", indique David Foenkinos.
De l'anonymat au triomphe. David Foenkinos a publié son premier roman, Inversion de l'idiotie : de l'influence de deux Polonais, en 2002, à l'âge de 28 ans. "Entre 16 et 26 ans, j'écrivais tous les jours, sans penser que je serais écrivain ou que j'allais être publié", raconte l'auteur. "J'envoie ce manuscrit que tout le monde refuse, et quelques mois plus tard, j'ai ce coup de fil des éditions Gallimard". La prestigieuse maison littéraire souhaite publier son roman. Le début d'une belle histoire entre Gallimard et l'écrivain. "Pendant dix ans, mes livres ont eu peu de succès, mais ils ont continué à me publier, à croire en moi", souligne David Foenkinos.
Une stratégie qui finira par payer, en 2009, avec la publication de La délicatesse. Le roman connaît un vif succès, surtout en format poche. "Il est resté numéro un des ventes pendant un an et demi", se remémore David Foenkinos. Au total, plus d'1,2 million d'exemplaires du livre seront écoulés. L'écrivain prend alors une autre dimension. "Il n'y a pas de recette pour un succès", fait-il savoir, mais reste bien conscient d'une seule chose : "pouvoir vivre de ce que j'aime, c'est une chance incroyable".