"Next goal wins". Le prochain qui marque a gagné. Cette jolie formule, qui est le titre original du documentaire Une équipe de rêve (en salles depuis ce mercredi sur les écrans), les enfants du monde entier l’utilisent dans les cours d’école. Mais une équipe affiliée à la Fifa l’a pourtant longtemps fait sienne : les Samoa américaines. Difficile en effet pour ses joueurs de trouver une autre motivation que celle de marquer un but. Le 11 avril 2001, cette équipe d’Océanie s’est fait connaître en subissant la plus large défaite de l’histoire des qualifications à la Coupe du monde, 31-0, face à l’Australie. C’est sur les images de ces 31 buts encaissés par le gardien Nicky Salapu que le documentaire de Mike Brett et Steve Jamison débute…
Une équipe de rêve sort sur les écrans mercredi :
Un coach néerlandais à la rescousse. 2006, 2010 : les phases de qualifications pour les Coupes du monde suivantes ont été tout aussi douloureuses pour les Samoa américaines, avec des revers 11-0 contre le Fidji ou 15-0 face à Vanuatu. Résultat : 129 buts encaissés en trois campagnes de qualifications (12 matches) pour seulement 2 buts marqués et une dernière place au classement Fifa. Et puis, à l’approche des qualifications pour la Coupe du monde 2014, après une nouvelle série de revers contre la Nouvelle-Calédonie ou Guam, la Fédération décide de faire appel à un technicien étranger, le Néerlandais Thomas Rongen, un vieux routier de la Major League Soccer aux Etats-Unis. Adepte de méthodes musclées, il va tenter de stopper une incroyable série de 30 défaites de rang…
Partis pour filmer la pire équipe du monde, les deux auteurs du documentaire se retrouvent propulsés dans l’histoire d’une résilience. Et l’on se prend de passion pour un derby entre les Samoa américaines et les Samoa occidentales, filmé comme s’il s’agissait du dernier "clasico" entre le Barça et le Real... Mais au-delà de l’aventure sportive, Une équipe de rêve nous offre surtout une galerie de portraits savoureux, drôles mais toujours authentiques, du coach acariâtre au grand cœur au gardien de but en quête de rachat en passant par le défenseur Johnny Saelua, élevé dans la tradition fa’afafine, à savoir comme une fille.
Le premier transgenre en match Fifa. Johnny, qui avoue préférer le football féminin au masculin malgré un petit faible pour Cristiano Ronaldo, est le premier joueur transgenre à avoir jamais joué un match officiel Fifa, en novembre 2011. "Sepp Blatter (président de la Fifa, ndlr) m’a envoyé une lettre pour me féliciter", s’est souvenu Johnny avec fierté il y a quelques semaines, lors de sa venue en promotion à Paris. Sa truculence à l’écran n’est pas le moindre atout de ce film qui passe avec brio l’examen du documentaire sportif : à savoir qu’il peut plaire à ceux qui préfèrent les jolis contes au décompte des buts...