Vous avez rendez-vous pour voir un ami en extérieur, dans l'après-midi, aux alentours de 15 heures (couvre-feu et gestes barrières oblige). Sauf qu'il est 14h30 et vous n'êtes toujours pas prêt, un grand classique. Manifestement, vous allez "être à la bourre". Mais d'où vient cette expression utilisée régulièrement par les retardataires ? Stéphane Bern en a expliqué les origines, mercredi, dans l'émission Historiquement vôtre sur Europe 1.
Un jeu de carte du sud de la France appelé "borra"
"Être à la bourre vient d’un jeu de carte originaire du sud de la France qu’on appelait 'la borra'. Le principe est simple : tous les joueurs misent au commencement la même somme d’argent et ceux qui n’arrivent pas à faire de plis doivent passer à la caisse, avec une dure réalité pour les malchanceux.
En effet, plus la partie avance et plus ils doivent débourser d’argent pour remporter la mise et rentrer dans leurs frais. Ceux qui sont en retard sur les autres joueurs sont donc 'à la bourre'.
"Bourrer" signifiait "bloquer" au début du 20e siècle
Autre explication possible et complémentaire : 'bourrer' au début du 20e siècle voulait dire 'bloquer'. Et celui qui est bloqué dans les embouteillages, dans le métro, ou par un impondérable devenait d’abord pressé... puis franchement à la bourre.
La bourre c’est également le poil fin et serré du pelage de bien des mammifères qui leur permet d’être protégé du froid. On appelle d’ailleurs également la bourre le duvet, ce qui n’est pas sans rappeler notre joueur malheureux à la borra quand il se fait plumer. Quittons nous sur ce bon mot d’Alphonse Allais : 'si vous arrivez en retard, dites vous que vous n’êtes pas le premier venu'."