Le chanteur britannique Elton John s'est livré mardi à Amsterdam à une violente tirade contre les gouvernements de Russie et d'Europe de l'Est, accusés de "discriminations importantes" contre les gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres (LGBT), et de faire obstacle à la lutte contre le sida.
"S'il n'y avait pas ce sectarisme et cette haine, alors cette maladie pourrait être éradiquée bien plus rapidement que vous puissiez l'imaginer", a-t-il lancé à des journalistes à la conférence sur le sida d'Amsterdam. "Ces pays pratiquent une politique de discriminations importantes contre les membres de la communauté LGBT", a-t-il dénoncé.
"Dans 20 ans, nous serons assis à discuter des mêmes sujets". Il a notamment critiqué ces gouvernements pour l'accès limité qu'ils accordent aux LGBT dans les programmes de traitements et d'essais thérapeutiques. "Bien sûr, cela ne concerne pas seulement l'Europe de l'Est. Cela arrive en Amérique, cela arrive en Grande-Bretagne, mais cela arrive beaucoup en Europe de l'Est. Cela arrive au Moyen-Orient, cela arrive en Asie", a-t-il déclaré à la presse. "Tant que (...) nous ne sortirons pas de nos têtes que les gays sont des êtres inférieurs, j'ai bien peur que dans 20 ans, nous serons encore assis à discuter des mêmes sujets", a-t-il affirmé.
Près de 400 millions de dollars levés depuis 1992 via sa fondation. Le chanteur de 71 ans a fait ces déclarations après avoir présenté au côté du prince Harry le lancement d'un nouveau financement international de 1,2 milliard de dollars afin de "briser le cycle" de la transmission du VIH, en visant les jeunes hommes, chez qui les infections au virus VIH sont en hausse. Elton John, dont la fondation a levé 400 millions de dollars depuis son lancement en 1992, a appelé les hommes et femmes politiques à avoir la fibre plus humanitaire, estimant qu'ils détenaient les clés de la fin du sida.
Trente-sept millions de personnes vivent avec le VIH. "C'est la première maladie qui pourrait être éradiquée de mon vivant", a-t-il déclaré, qualifiant la situation actuelle de "très frustrante". "Les politiques doivent être à la hauteur de l'enjeu. Ils peuvent mettre fin à cette épidémie rapidement (...) s'il vous plaît, pensez aux humains en tant qu'êtres égaux", a-t-il exhorté. Trente-sept millions de personnes vivent actuellement avec le VIH. 1,8 million de nouvelles contaminations sont enregistrées chaque année.