Le règlement du concours de l'Eurovision implique que la compétition se déroule dans le pays du vainqueur de l'édition précédente. Logiquement, le show prévu en mai 2017 doit donc se tenir en Ukraine, d'où est originaire la chanteuse ukrainienne Jamala. Mais la situation à risque du pays pourrait contraindre les organisateurs à se désister au profit d'un autre pays.
Le doute est venu d'Alexandre Harebin, un des dirigeants de la chaîne NTU, diffuseur de l'Eurovision en Ukraine. Il a récemment déclaré que la possibilité que l’événement se tienne ailleurs qu'en Ukraine existe bel et bien, comme le rapporte WIWIBLOGS, spécialiste du concours de chant européen. Des propos à prendre avec des pincettes comme il l'a répété à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux. "Même si NTU et EBU (la société organisatrice de l'Eurovision, ndlr) luttent chaque jour contre le sabotage, la corruption et le népotisme, tout va bien? Nous pouvons assumer", a-t-il notamment écrit.
Néanmoins, plusieurs motifs d'inquiétudes reviennent régulièrement en Ukraine. D'abord, le respect du temps. NTU avait déjà trois mois de retard sur le calendrier initial, ce qui lui a valu un avertissement de la part des organisateurs de l'Eurovision lors de leur visite à Kiev en octobre. Depuis, les Ukrainiens auraient accéléré la cadence et rattrapé une partie de leur retard. Le comité doit rendre sa décision le 8 décembre, sur le tenue ou non de l'événement en Ukraine.
Guerre et crise. Mais l'organisation n'est pas le seul problème. La principale interrogation tient à la situation tendue du pays : l'Ukraine est en guerre avec des séparatistes pro-russes depuis des années et de nombreuses régions du pays sont très risquées, voire inaccessibles. La sécurité de l'Eurovision est donc possiblement compromise. De plus, la guerre et la crise politico-économique ont laissé l'Ukraine exsangue. Or, l'Eurovision coûte très cher à organiser et beaucoup pensent que le pays n'a pas les moyens de maintenir un tel show.