Le Festival d’Angoulême a fini par revoir sa copie. Face à la polémique sur l’absence de femmes de la sélection du Grand Prix, les organisateurs ont annoncé mercredi après-midi qu’ils allaient finalement intégrer des auteures à leur liste. Florence Cestac, seule femme Grand Prix du Festival d’Angoulême en 2000, espère que les choses changeront dans le monde de la bande dessinée.
"Ça a mis les points sur les i. Il y a beaucoup de femmes qui font de la BD et il ne faut pas les ignorer. Et je pense que beaucoup de femmes méritent le Grand Prix d’Angoulême", a-t-elle estimé au micro d’Europe 1, mercredi soir.
"Un monde extrêmement masculin". Mais alors, le monde de la bande dessinée est-il sexiste ? "Non, c’est un monde extrêmement masculin, pas forcément machiste", tranche Florence Cestac. "C’est difficile de se faire sa place en tant que femme, mais on y arrive. Quand même, ils ont pris de mauvaises habitudes", pointe-t-elle. Seul 12% des auteurs de BD sont des femmes, mais la situation s’est améliorée, selon Florence Cestac.
"Quand j’étais petite, on offrait des BD à mon petit frère et jamais à moi. Au départ, c’est toujours destiné aux garçons. Pour faire de la bande dessinée, il faut en lire beaucoup, être plié à sa gymnastique. C’est pour ça que peu de femmes dans ma génération en ont fait. Mais le monde a changé, il y a de plus en plus de femmes qui en font parce qu’on offre autant de BD aux filles qu’aux garçons", conclut l’auteure.