"Notre-Dame de Paris est d’abord et avant tout un lieu catholique, ce n’est pas un musée". Les propos tenus au micro d’Europe 1 par le général Jean-Louis Georgelin, chargé de piloter le chantier de reconstruction de la cathédrale incendiée, ont pu choquer les amoureux du patrimoine, attachés à un principe d'universalité de la culture. Invité jeudi de Pierre de Vilno, également sur Europe 1, le ministre de la Culture, Franck Riester, a lui aussi tenu à rappeler la finalité religieuse de l’édifice, dont la toiture et une partie de la voûte ont été ravagées par les flammes le 15 avril.
"Jean-Louis Georgelin a raison. Notre-Dame est un lieu de culte catholique et il est bien légitime, c’est la volonté de l’Etat, de rendre la cathédrale à l’affectataire, c’est-à-dire à celui qui l’occupe, c’est-à-dire le diocèse de Paris, et donc les catholiques", a-t-il déclaré.
"Mais pas seulement…", a également voulu nuancer le ministre, faisant valoir la valeur culturelle de ce bâtiment millénaire. Pour lui, la cathédrale doit aussi être rendue "aux Parisiennes et aux Parisiens, aux touristes et à tous ceux et toutes celles qui, dans le monde, ont envie de visiter ce patrimoine unique de l’humanité."
Emmanuel Macron loue le débat sur la flèche de Notre-Dame
La veille, Emmanuel Macron avait salué mercredi la vivacité du débat lancé sur la reconstruction de la flèche de Notre-Dame après son incendie, qui démontre que la France "n'est pas perdue". "Un pays où on peut débattre pendant des mois pour savoir si la flèche de Notre-Dame doit être de telle ou telle forme est un pays qui n'est pas perdu", a déclaré le chef de l'État en célébrant le 60e anniversaire du ministère de la Culture. "Purger ce débat serait une faute morale, politique", a estimé Emmanuel Macron, alors que les experts se divisent sur l'opportunité de reconstruire la flèche de la cathédrale à l'identique, telle que l'avait dessinée l'architecte Viollet-le-Duc au XIXe siècle.