Après Bernard Arnault, et sa fondation Louis Vuitton installée à Neuilly-sur-Seine, c'est au tour de François Pinault de vouloir mettre à la disposition du grand public francilien une partie de sa collection d'art. Le fondateur du groupe de luxe Kering (ex-groupe PPR, Pinault-Printemps-Redoute) a rencontré la maire de Paris, Anne Hidalgo, il y a quelque jours, et ils se sont mis d'accord sur le principe. Les conseillers du milliardaire et de la Ville travaillent désormais ensemble pour monter le projet, qui devrait être officiellement annoncé début 2016.
Faire quelque chose pour la France. Si François Pinault a décidé d'installer sa collection, ce serait grâce aux attentats de Paris. Et non, soutient son conseiller Jean-Jacques Aillagon dans La Croix, pour "se livrer à une puérile compétition" avec Bernard Arnault. Selon son entourage, l'homme d'affaires, qui a interrompu un voyage aux Etats-Unis pour revenir en France après le drame, estime qu'il est du devoir de son groupe de faire quelque chose pour la France.
Riche collection. Reste à déterminer où se situera la future fondation Pinault. Plusieurs pistes ont été évoquées par la Mairie de Paris, qui a lancé un appel à candidature pour rénover des sites parisiens. Un bâtiment près des Champs-Elysées et un hôtel particulier dans le quartier du Marais ont notamment été suggérés. Avec, dans les deux cas, un problème de place : ces deux lieux s'étendent sur 2.000 à 3.000 m². Trop peu pour la riche collection du milliardaire.
Installation dans la Bourse du Commerce ? Selon nos informations, les équipes de François Pinault s'intéresseraient donc à un autre site, la Bourse de Commerce de Paris. Juste en face du jardin du Forum des Halles, un quartier actuellement en pleine rénovation, ce bâtiment a le mérite d'être historique, très spacieux et en plein cœur de la capitale.
Une première tentative avortée. Ce n'est pas le premier projet de musée dans lequel se lance François Pinault. L'homme d'affaires avait déjà, en 2000, tenté d'ouvrir une fondation à l'emplacement de l'ancien site Renault, sur l'île Seguin de Boulogne-Billancourt. De nombreuses complications administratives et cinq ans plus tard, François Pinault avait renoncé, préférant envoyer ses œuvres à Venise, dans le palais Grassi.