Le Centre Pompidou a vu sa fréquentation progresser de 9% en 2016 malgré la diminution l'an dernier du nombre de touristes étrangers à Paris, une baisse qui a en revanche sérieusement affecté le Louvre (-15% de visiteurs), selon les chiffres des deux institutions.
Merci Klee, merci Magritte. Touché dans un premier temps, comme tous les musées parisiens, par l'impact des attentats terroristes de novembre 2015, Beaubourg a réussi néanmoins pour la huitième année consécutive à franchir la barre des trois millions de visites (3.335.509 personnes), a-t-on appris auprès de la direction du Centre Pompidou. Une performance qui doit beaucoup à Paul Klee et René Magritte. La rétrospective consacrée au peintre allemand a en effet attiré 381.153 visiteurs, et celle dédiée au surréaliste belge, ouverte depuis le 21 septembre (jusqu'au 23 janvier), connaît un vif succès avec une moyenne de 6.000 personnes par jour.
Fidélité du public français à Pompidou. Autre facteur qui a joué en faveur du Centre Pompidou : la majorité de ses visiteurs sont français. La baisse du nombre des touristes étrangers, a souligné son président Serge Lasvignes, "a été plus que compensée par la venue de visiteurs français et, spécialement, par la fidélité du public francilien". "C'est d'autant plus satisfaisant que la programmation n'a pas recherché la facilité", a-t-il dit.
Année difficile pour le Louvre. Dans le même temps, le Louvre a vu la proportion de visiteurs étrangers reculer passant de 75 à 70% et connaît "une année difficile", annonce son président Jean-Luc Martinez, dans un entretien au Figaro. "Nous devrions terminer l'année à 7,3 millions de visiteurs, soit 15% de moins par rapport à 2015, et une perte d'au moins 9,7 millions d'euros, sans compter les moindres recettes dans les librairies ou les restaurants", déclare-t-il, soulignant que "la proportion de Français est restée stable (2 millions de visiteurs)".
Désertion des touristes étrangers. Le Louvre, après deux années de baisse consécutive, a enregistré en 2016 deux millions de visiteurs de moins qu'en 2014. "Ce ne sont pas les Américains, traditionnellement notre premier public, qui ont le plus fait défaut (-18%), mais les Japonais (-61%), les Chinois (-31 %), les Brésiliens (-47 %) et les Russes (-53 %)", précise le président-directeur du musée.