60 ans ? M'enfin ! Gaston Lagaffe fête ce mardi son soixantième anniversaire. Retour sur un héros pas comme les autres.
Du bas de page à la planche. Le 28 février 1957, Gaston Lagaffe apparaissait pour la première fois dans Le journal de Spirou. Rapidement, cet anti-héros paresseux, vêtu d'un pull-over vert, jean noir et espadrilles aux pied, se construit une place dans l'hebdomadaire. D'abord cantonné à quelques apparitions en bas de pages, Lagaffe a droit à sa première planche à partir de la fin de l'année 1957. Le jeune public d'aujourd'hui connaît essentiellement Gaston grâce aux albums, regroupant les gags du personnage. Publiés entre 1963 et 1996, ils ont tous été réédités à partir de 1997, formant une collection complète de 19 albums.
Un mauvais génie de l'invention. Outre sa tête en l'air, Gaston Lagaffe se distingue aussi par sa capacité d'invention à toutes épreuves. Chantilly en extincteur, chaussures montées sur ressorts, combiné bouillotte-thermos de café, autant de créations qui finissent toujours (ou presque) mal.
Gaston Lagaffe n'aurait sans doute pas été le personnage qu'il est sans les seconds rôles de la BD : Fantasio bien sûr, mais également Mademoiselle Jeanne, Mr. De Mesmaeker ou encore le comparse Jules-de-chez-Smith-en-face. À la fois complémentaires et opposants farouches, tous ces personnages de second plan sont comme des tremplins, sur lesquels la malice de Gaston rebondit sans cesse pour mieux s’élever.
Le Gaston politique. Derrière tous ces gags et bévues se cache aussi une satire acerbe de la vie bureau, en même temps que des prises de positions politiques marquées. Au fil des pages, Gaston Lagaffe se révèle être un véritable libertaire. Anti-policiers, anti-hiérarchie, anti-armes, écolo, derrière les rires, un autre portrait d'un Gaston Lagaffe beaucoup plus politique se dessine. C'est aussi cela qui fait le succès de Gaston et qui rend le personnage historique : différents niveaux de lecture qui permettent à la BD d'être appréciée autant par les petits que par les grands.