Gilles Lellouche et Mélanie Thierry prisonniers de l'océan dans l'époustouflant «Soudain seuls»

Gilles Lellouche et Mélanie Thierry sont à l'affiche du film "Soudain seuls", en salles ce mercredi 6 décembre © Lilja JonsTrésor Films
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Solène Delinger , modifié à

Avec "Soudain seuls", le réalisateur Thomas Bidegain signe un thriller haletant et angoissant sur la survie d'un couple naufragé près des côtes antarctiques. Une histoire ou plutôt une vision cauchemardesque portée avec justesse et intensité par Gilles Lellouche et Mélanie Thierry, à bout de forces face à une nature toute-puissante. 

"On en a pour une semaine, dix jours max"... Après avoir fait escale sur une île pour admirer un glacier, Ben et Laura, découvrent au petit matin que leur bateau s'est évaporé. La tempête qui les a obligés à passer la nuit sur place a tout balayé sur son passage... Ne restent plus que l'océan à perte de vue, et le sentiment d'angoisse grandissant des deux naufragés, un couple de Français parti pour un tour du monde qui se transforme, sous nos yeux, en véritable cauchemar. Ben et Laura sont soudain seuls et vont devoir se battre pour survivre.  

Des scènes saisissantes

Adapté du roman Soudain, seuls de la navigatrice Isabelle Autissier, le film de Thomas Bidegain explore avec grande justesse les sentiments des deux protagonistes livrés à eux-mêmes, sans jamais tomber dans un voyeurisme malsain ni dans le pathos. Une prouesse rendue possible grâce à Gilles Lellouche  et Mélanie Thierry, aussi crédibles dans les moments de peur et d'angoisse (qu'on ressent nous-même face à notre écran), que dans les instants où l'espoir renaît... Et toutes les scènes nous prennent aux tripes.

Une métaphore du couple

On retient notre souffle quand Ben et Laura, après des jours sans manger, vont chasser les seuls mammifères présents sur l'île : des manchots. "Lequel ?", lance Ben à Laura. "Celui-là, il a l'air un peu seul", lui répond-elle, le visage pétrifié, visiblement tétanisée, en pointant du doigt le pauvre animal.

Survivre à tout prix, coûte que coûte... Face à l'adversité, au froid, à la faim, Ben et Laura montrent leur vrai visage et se rendent aussi compte des failles de leur couple. L'un sans l'autre, perdus sur cette île, ils ne seraient pourtant plus rien. On les regarde se battre jour après jour en se disant que leur histoire est la métaphore même du couple : deux personnes qui traversent les épreuves de la vie, main dans la main, et qui se serrent un peu plus fort quand tout se déchaîne autour d'elles.

La nature toute-puissante

Dans le film, c'est la nature, toute-puissante, qui pourrait écraser Ben et Laura. Thomas Bidegain filme leur infinie petitesse face à l'océan et aux montagnes dont ils sont prisonniers, pour mieux rendre hommage à leur combativité. Le résultat est tout simplement époustouflant.