La diva britannique Adele avec son opus 25 et la pop-star Beyoncé avec son album-concept Lemonade, étaient les deux grandes favorites de la nuit des Grammy awards, concurrencées par le canadien Drake et l'idole des jeunes filles Justin Bieber pour les principaux prix.
Enceinte, Beyoncé fait le show aux Grammys. Beyoncé a ébloui le public des Grammy Awards dans une performance en forme d'ode à la maternité où elle a dévoilé pour la première fois devant les caméras son ventre rebondi de femme enceinte. Dans une mise en scène spectaculaire, accueillie par une ovation debout dans le théâtre du Staples Center de Los Angeles, elle est d'abord apparue de profil quasi nue dans une vidéo où elle ne porte qu'un bikini en chaine dorée.
Vêtue d'une robe dorée et brodée de strass, les cheveux surplombés d'une coiffe dorée et parée d'un collier évoquant les bijoux tribaux, elle a ensuite entonné Love Drought et Sandcastles, avec une allure de déesse africaine. Déjà lauréate de plus de vingt Grammys, elle avait déjà à la moitié du "show" de dimanche empoché le prix du meilleur vidéo-clip pour Formation, puis celui du meilleur album urbain.
Adèle triomphe avec Hello. Sa rivale Adele, à la voix puissante et aux textes hantés par les amours perdues, a vu son tube planétaire Hello sacré chanson de l'année. Elle a aussi conquis les prix de meilleure performance pop solo et album de pop vocale. Son opus 25 a réédité les prouesses commerciales de son album précédent, 21, record de ventes qui avait triomphé aux Grammys. Elle a également remporté le prix du meilleur enregistrement de l'année pour cette même chansons. La Britannique remporte au total cinq Grammys.
La scène des Grammys ne semble toutefois pas lui réussir : pour la deuxième année de suite sa performance a été perturbée de problèmes techniques. Cette fois-ci, elle a laissé échappé un juron et a recommencé son interprétation langoureuse et émouvante de Fast Love, en hommage au crooner anglais récemment décédé George Michael. Les larmes aux yeux après l'incident embarrassant, elle a toutefois été chaleureusement applaudie par un parterre de stars debout. Le chanteur de Metallica aussi s'est retrouvé face à un micro muet lors d'un duo enfiévré avec Lady Gaga.
Les artistes des Grammys s'opposent à Donald Trump. La soirée animée par James Corden a également été ponctuée de déclarations politiques, beaucoup d'artistes s'opposant ouvertement à Donald Trump. "C'est précisément le moment pour les artistes de se mettre au travail", a notamment lancé la chanteuse sex-symbole d'origine portoricaine Jennifer Lopez, citant l'écrivaine afro-américaine Toni Morrison mais sans jamais nommer le président américain.
La fille de Michael Jackson, Paris Jackson, a de son côté appelé à utiliser ce type de retransmissions comme une "plateforme de protestation", concluant par un message contre la construction d'un oléoduc controversé dans le Dakota du Nord et auquel Donald Trump a donné son feu vert.
"Résistez, Résistez !". La prestation la plus chargée politiquement est revenue au groupe rap A tribe Called Quest. Il a clôturé par le cri "Résistez ! Résistez !", après avoir fait lever le poing à des artistes noirs, mis en scène des policiers évoquant des nazis, et fait sauter des musiciens au travers d'un mur qui s'écroule, référence au mur que le président Trump veut construire à la frontière avec le Mexique.
C'est Chance The Rapper, chanteur hip-hop de 23 ans originaire de Chicago, qui a décroché le prix de la révélation de l'année, le dédiant à ses parents, à Dieu et à Chicago. Twenty one pilots et Flume ont eux-aussi reçu un prix.
Des hommages à Jarreau et Bowie. A propos de l'icône du jazz et de la soul Al Jarreau, décédé dimanche, le chanteur Gregory Porter, lauréat d'un Grammy, a déclaré que "le jazz est la musique de la liberté et Al en était l'incarnation".
Le mythique David Bowie, mort en janvier 2016, qui n'avait pour sa part reçu qu'un Grammy dans toute sa carrière, en a récolté cinq posthumes dimanche dont meilleure chanson rock, pour son disque testament magistralBlackstar.