Après trois ans d'absence, la série hospitalière "Hippocrate" signée Thomas Lilti revient ce lundi soir sur Canal+ pour une nouvelle salve d'épisodes aussi haletants que passionnants. Dans cette troisième saison, les soignants de l'hôpital Raymond-Poincarré sont confrontés à la fermeture du service des urgences la nuit et entrent en résistance pour pouvoir exercer leur métier.
Il aura fallu attendre trois longues années (une éternité dans l'univers sériel) avant de pouvoir enfin découvrir la suite de la formidable série hospitalière Hippocrate. Ce lundi soir, Canal+ diffuse les deux premiers épisodes de la saison 3 de cette fiction hélas toujours plus réaliste sur l'état délétère de l'hôpital public. On y retrouve les soignants de l'hôpital Raymond-Poincarré en plein été, au bord du burn-out, épuisés par la pandémie du Covid, et confrontés à une nouvelle crise : la fermeture du service des urgences la nuit, faute de moyens. Les patients continuent pourtant d'affluer...
Un dilemme entre désobéir pour faire son métier ou respecter les règles
Pour Chloé (Louise Bourgoin ), Alyson (Alice Belaïdi), Arben (Karim Leklou) et Hugo (Zacharie Chasseriaud), aidés par le nouveau venu de la bande, William Lebghill (David), il est impensable de les refouler. Nos soignants préférés vont donc enfreindre les règles pour continuer à soigner les malades en mettant en place des alternatives parfois clandestines, flirtant avec l’illégalité. "Avec cette troisième saison, je me questionne sur le respect du serment d'Hippocrate. Est-il vraiment possible ? Quand est-ce qu'on ne peut plus le respecter ? Et comment la société nous empêche de bien faire notre métier ? C'est le dilemme qui se construit autour de mes personnages", explique le créateur de la série et médecin généraliste Thomas Lilti lors d'une table ronde.
Les nouveaux épisodes d'Hippocrate ne se contentent pas de montrer la faiblesse et la défaillance des institutions hospitalières mais illustrent également le danger de la mise en place d'un système parallèle, même s'il est créé pour des raisons vertueuses. "Je pense que la troisième saison montre bien qu'un système parallèle où il n'y aurait pas de règles institutionnelles ne marche pas et amène vers d'autres types de drames qui sont tout aussi douloureux. Ce que j'essaie de dire c'est que notre institution qui fonctionne mal a quand même des atouts", assure Thomas Lilti.
Si le réalisateur assure ne pas avoir pensé sa série comme un réquisitoire, les épisodes sonnent bien comme un cri d'alarme : l'hôpital public, au bord du gouffre, a besoin d'être soigné pour que les soignants puissent enfin exercer leur métier. "L'hôpital public tient grâce à la volonté des hommes et des femmes qui y travaillent", martèle le réalisateur qui, avec cette saison 3, rend un hommage poignant à ces héros du quotidien.