Alain Delon s’en targue souvent : il n’a pas de filtre. L’acteur, idole du pays dans les années 1970 et 1980, ne s’est jamais montré avare de déclarations choc, qu’elles concernent sa proximité avec l’extrême droite, la peine de mort ou l’homosexualité. Il s’est une nouvelle fois placé au cœur de l’actualité mardi en apportant dans TVMag son soutien à Nadine Morano, dans la tourmente après ses propos sur la France, "pays de race blanche". L’occasion d’un inventaire des sorties polémiques d’Alain Delon.
- Le dernier en date : le soutien à Nadine Morano
Exclue par Les Républicains de sa liste aux élections régionales, vilipendée jusque dans son parti, Nadine Morano a donc reçu un soutien de poids (ou pas) suite à ses propos polémique. "Juste une question : le Kenya est un pays de quelle race? Les gens sont noirs. C'est une polémique ridicule, grotesque, qui n'a aucun sens", s’agace l’acteur. Puis, dans un verbe fleuri : "elle a des c... de tenir comme elle tient et de dire: "Je vous emmerde tous, je dis ce que je pense et je continuerai à le dire". Chapeau!", conclut-il.
- L’homosexualité est "contre-nature"
Quelques mois après l’adoption du mariage homosexuel en France, Alain Delon fait part de son opinion, pour le moins tranchée, dans C à vous, sur France 5. Pour l’acteur, c’est carrément l’homosexualité qui est "contre nature. On est là pour aimer une femme, pour courtiser une femme, pas pour draguer un mec ou se faire draguer par un mec", édicte-t-il. Pressé par sa fille, visiblement gênée, de nuancer ses propos, l’acteur s’exécute. "J’ai dit moi, qu’ils se marient entre eux, ça ne me dérange pas. Ce que je ne veux pas c’est qu’ils adoptent."
- Sa proximité avec le Front National
Alain Delon ne s’en cache pas et ne s’en est jamais caché : il est un ami proche de Jean-Marie Le Pen Régulièrement, au cours des années, l’acteur l’a rappelé au gré des interviews. Comme en 1987, alors qu’il est interrogé sur son soutien à Raymond Barre, pour l’élection présidentielle de 1988, sur Antenne 2. "L’extrême droite, c’est quand même la droite. Ça regroupe quelques millions de Français. On ne peut pas ignorer et sous-estimer l’opinion de quelques millions de Français, c’est important", affirme la star. "Alors, j’ai des points d’accords et de désaccords avec Jean-Marie Le Pen. C’est un ami de longue date, je suis très sympathisant de M. Le Pen, point à la ligne."
L’amitié semble solide entre les deux hommes, puisqu’au soir des municipales de mars 2014, Jean-Marie Le Pen reçoit un coup de fil d’Alain Delon, immortalisé par les caméras de France 2 :
(A partir de 33 secondes)
Quand Alain Delon appelle Jean-Marie Le Pen...par puremedias
Toujours au sujet du Front national, la polémique a été plus vive en octobre 2013 quand Alain Delon s’exprime dans le quotidien suisse Le Matin au sujet de la montée du parti populiste MCG dans la Confédération. "Je voudrais simplement vous dire que la poussée du MCG comme celle du Front national, c’est tout à fait édifiant. Edifiant parce que les gens en ont marre qu’on leur parle comme on le fait. Ils veulent de l’action, ils veulent autre chose. Ils ont connu une France différente sous de Gaulle ou même Mitterrand", dit l’acteur. "Voilà pourquoi le Front national, comme le MCG à Genève, prend une place très importante et ça, je l’approuve, je le pousse et le comprends parfaitement bien."
Cette déclaration n’est pas sans suite. D’abord, c’est le Comité Miss France qui le destitue de son titre, à vie, de président d’honneur. C’est ensuite son fils Antony qui envoie un SMS à Canal Plus, qui en révèle la teneur en direct dans La nouvelle édition. "C'est un acteur. Il ferait mieux de tourner des films et de nous offrir une fin de vie à la Clint Eastwood plutôt que de s'improviser politologue", écrit le fils. La réponse du père, peu de temps après sur la Radio Télévision suisse (RTS) est cinglante : "il ferait mieux de la fermer. Il ferait mieux de la fermer, voilà ! "
FN : Alain Delon conseille à son fils de "la...par lefigaro
- Pour la peine de mort
En 2009, lors d’une interview donnée à la Radio Télévision suisse (RTS), toujours, Alain Delon commente des images du film Deux hommes dans la ville, dans lequel il est guillotiné, et affirme : "Au risque de choquer, ce film a était fait très peu de temps après l’abolition de la peine de mort, et moi je suis pour, contre l’abolition". Sur le plateau, il développe : "Je suis pour la peine de mort parce que j’ai été éduqué comme ça, j’ai été élevé comme ça. On m’a appris très jeune que la mauvaise herbe, ça s’arrache", lance l’acteur. "Et il y a des choses qu’on ne peut pas excuser, qu’on ne peut pas admettre. Et qu’il y a des gens qui pour certains actes, ne peuvent pas rester sur Terre. "
(A partir de 3’30)