Ibrahim Maalouf est né dans le chaos. Le trompettiste a en effet poussé son tout premier cri le 5 novembre 1980, en pleine guerre au Liban. Invité dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans le vie samedi, Ibrahim Maalouf s'est confié sur son enfance marquée par la violence du conflit mais aussi par les allers-retours de ses parents qui ont mis du temps avant de s'installer définitivement en France.
"On espérait que la guerre se termine pour qu'on puisse rentrer à la maison"
"On ne quitte jamais vraiment un pays de manière brutale comme ça, sur une décision", explique le trompettiste. "On a fait des allers-retours pendant plusieurs mois, plusieurs années. C'était malheureusement comme ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui", déplore-t-il au micro d'Isabelle Morizet avant de poursuivre : "C'est-à-dire qu'on pensait que ça allait durer quelques jours. Puis, on s'est dit un an maximum, puis finalement deux, puis trois, puis quatre. Et en fait, ça a duré seize ans. A un moment, il a fallu que nos parents nous scolarisent. A partir du moment où on a été scolarisés, c'était impossible de faire des allers-retours", explique le trompettiste. "On espérait que la guerre se termine pour qu'on puisse rentrer à la maison. Elle a finalement duré très longtemps. Et, quand la guerre s'est terminée, j'avais douze ans, j'étais déjà au collège", confie Ibrahim Maalouf, dont les parents ne s'imaginaient plus quitter la France après tant d'années.
La famille d'Ibrahim Maalouf s'est installée à Etampes, en région parisienne. Le père du trompettiste, qui avait étudié à Paris, au conservatoire, y a eu une offre d'emploi. "Il s'est saigné pour acheter une petite maison en centre ville (...) Il est resté là-bas jusqu'à sa retraite, il y a quelques années", confie Ibrahim Maalouf sur Europe 1 avant d'expliquer avoir eu une vie de "gens très pauvres" dans "un milieu très bourgeois". Le trompettiste conclut en expliquant avoir tout fait pour s'en sortir. Pari réussi.